À quelques jours du premier tour des élections régionales, qui se tiendra le dimanche 20 juin 2021, le Journal Toulousain fait le point sur les positions des principales têtes de liste concernant la fracture des territoires.
Le Journal Toulousain vous propose de comparer les propositions des candidats aux élections régionales concernant la réduction des inégalités entre les territoires, notamment entre les métropoles et les zones rurales. En effet, la politique d’aménagement du territoire, l’une des prérogatives de la Région, est un enjeu crucial pour l’Occitanie, qui compte deux grandes métropoles, Toulouse et Montpellier, et des territoires ruraux qui représentent 40 % de la population régionale.
Les inégalités entre les territoires peuvent se révéler au niveau des transports, de l’offre de services publics, notamment dans le secteur médical, de l’habitat, de l’emploi ou encore des choix budgétaires.
La socialiste Carole Delga, présidente sortante postulant pour un deuxième mandat, propose le recrutement par la région de “200 médecins et infirmiers libéraux afin de les installer dans les déserts médicaux, et la construction ou l’extension de 150 maisons et centres de santé”.
Selon Myriam Martin, tête de liste Occitanie Populaire, soutenue notamment par La France Insoumise, la “métropolisation prédatrice” a des “effets désastreux en termes sanitaire et écologique”, notamment la création de déserts industriels et la destruction des services publics dans les zones rurales car “aujourd’hui, on déshabille les communes rurales pour habiller des métropoles qui s’accaparent l’ensemble des activités”.
Vincent Terrail-Novès, tête de liste Nouvel Elan Occitan (sans étiquette, soutenu par la majorité présidentielle), propose de développer l’offre de proximité de services publics, que ce soit les maisons France Services ou les Communautés professionnelles territoriales de santé qui constituent, selon lui, “des outils adaptés pour lutter contre les déserts médicaux”.
Myriam Martin propose de désenclaver -non “pas avec une LGV à dix milliards dont les lozériens ou les lotois n’ont que faire” et qui “renforcerait davantage encore le déséquilibre des territoires”, mais en procédant à la “réouverture des ligne abandonnées”, en développant les trains du quotidien, en mettant en place des lignes de bus là où il n’y a pas de train. “Certains projets, comme les RER urbains, doivent être lancés au plus vite, car ils sont lourds et prendront du temps”.
L’écologiste Antoine Maurice s’oppose à certains grand projets d’aménagement du territoire comme celui de l’autoroute Toulouse-Castres qui ”sous couvert de désenclavement, risquerait, au contraire, de conduire à une désertification des villes autour du Tarn” ou à celui de la LGV, qui est “priorisé au détriment des trains du quotidien et de la réouverture d’anciennes lignes”.
Pour sa part, le candidat Les Républicains aux élections régionales 2021 en Occitanie, Aurélien Pradié, propose de procéder à “des aménagements” pour résorber les inégalités entre les territoires métropolitains et ruraux : “Je me suis prononcé pour faire avancer la LGV le plus vite possible. Mais il ne faut pas oublier que ce projet ne s’adresse qu’à 10 % de la population. Les 90 % restant utilisent la route et n’emprunteront jamais cette ligne”. Il met en avant le fait que, dans les territoires ruraux, “les gens ont besoin de leur voiture” et propose un “principe budgétaire d’équivalence” : pour “un euro investi en zone métropolitaine, nous investirons un euro en zone rurale”.
Vincent Terrail-Novès (sans étiquette, soutenu par la majorité présidentielle) estime que le tourisme peut contribuer à réduire les inégalités entre les territoires : “En Occitanie, nous avons tout ce qu’il faut pour réussir, mais nous sommes seulement la quatrième région française en terme de retombées économiques liées au tourisme”. Il souhaite donc “multiplier ce budget par trois afin de moderniser les structures d’accueil, élargir l’aile saisonnière et ainsi créer des emplois durables et non délocalisables”.
Antoine Maurice propose, lui, de “trouver un nouvel équilibre” face au “développement non maîtrisé des métropoles”, qui devient un problème “pour l’environnement, mais aussi pour l’accueil des nouveaux arrivants, pour l’emploi, et la qualité de vie”. Face à l’exode urbain provoqué par la crise sanitaire, la Région doit “financer des projets qui valorisent mieux les villes moyennes et territoires ruraux”. Il propose la création d’un “office du foncier solidaire pour cofinancer l’achat de bâtiments et aider ceux qui veulent s’installer”.
Pour Jean-Paul Garraud, candidat du Rassemblement National et tête de liste « Rassembler l’Occitanie », “les fractures territoriales sont importantes, de même que les fractures sociales et culturelles. Si elles ne sont pas insurmontables, elles demandent de nous rassembler et de mettre un coup d’arrêt aux politiques qui amènent la division”. Selon lui, l’Occitanie est, comme la France, “depuis trop longtemps fracturée” et elle “a tout ce qu’il faut pour ne plus dépendre uniquement de ses deux grandes métropoles, et s’appuyer sur cette France des sous-préfectures qui ne demande qu’à se redévelopper en grand”. Il rejette l’idée d’un “exécutif replié sur lui-même à Toulouse et Montpellier”, et propose de se tourner “vers les plus petits, ceux qui souffrent et qui ont le plus besoin d’un pouvoir politique fort, à même de prendre des décisions rapides et efficaces pour briser ce mur administratif qui vous étouffe”.
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