Le Compte mobilité permet aux habitants de Mulhouse d’utiliser une seule appli pour tous leurs déplacements. En un geste, ils ont accès aux bus, trams, vélos en libre-service, voitures en autopartage, ou parkings de l’agglomération.
Depuis septembre 2018, les 270 000 habitants de l’agglomération de Mulhouse n’ont qu’un geste à faire pour choisir leur mode de déplacement. Avec l’application Compte Mobilité, ils ont accès aux bus, trams, trams-train, vélos en libre-service ou en location longue durée, voitures en autopartage, ou à certains parkings de la cité alsacienne. Un service multimodal qui permet de définir leur itinéraire, de choisir en conséquence leurs moyens de transport et de payer leur utilisation. « C’est du tout-en-un. Il me suffit de balayer l’écran de mon smartphone avec le doigt pour valider mon ticket de bus. Pour décrocher un Vélocité (les vélos en libre-service de Mulhouse Alsace Agglomération) je n’ai qu’à badger avec un QR code. Et les voitures en autopartage sont accessibles en un clic », témoigne Florent Manrique, de l’association des usagers des transports du Sud Alsace.
L’algorithme de l’application calcule automatiquement le meilleur tarif, débité du compte du client à la fin du mois, en une seule facture, « comme s’il s’agissait de sa consommation d’eau, de gaz ou de téléphone. La simplicité de cette application a séduit les habitants qui se la sont vite accaparée. Y compris des personnes âgées, qui l’ont faite installer par leurs petits-enfants », rapporte Yves Goepfert, vice-président en charge des transports et de la mobilité de l’agglomération de Mulhouse.
Celle-ci est la première en France à avoir proposé une offre aussi complète. Nantes, Grenoble ou Marseille, nombreuses sont les Métropoles qui voudraient en faire autant et viennent chercher conseils auprès des responsables mulhousiens de la mobilité. Ils sont également sollicités pour des conférences à travers le pays et ont participé aux discussions sur le projet de loi d’orientation des mobilités (Lom), adopté en septembre 2019. Car si l’idée du Compte mobilité peut sembler évidente, elle n’a pas été mise en œuvre en un jour. « Il a d’abord fallu mettre tous les opérateurs d’accord, puis développer l’application et l’améliorer sans cesse », explique Yves Goepfert.
C’est ainsi que des testeurs ont éprouvé le service durant les six mois qui ont précédé son lancement. Et que les retours des usagers servent aujourd’hui à l’optimiser. Par exemple, il faut encore faciliter les conditions d’inscription, car si l’application a déjà été téléchargée 13 000 fois, elle n’est utilisée que par 7000 mulhousiens. Et puis, il faudra intégrer, à terme, les services des trains TER, des cars départementaux, des cars longue distance et de taxis…
Ce processus d’agrégation, avec de multiples couches de services et de fonctionnalités, est ce que l’on appelle le Maas, « Mobility as a service ». Un concept axé sur l’utilisateur pour l’inciter à utiliser davantage les modes doux et réduire ainsi le nombre d’automobilistes. Cela permet aux collectivités de résoudre les problèmes de congestion, de pollution ou de stationnement, à un coût raisonnable.
Grâce à l’application, l’agglomération de Mulhouse a notamment pu économiser la mise en place de bornes de paiement. Quant aux opérateurs, privés ou publics, ils trouvent dans le Maas une nouvelle opportunité de marché. La meilleure illustration en est la fréquentation du service de voitures en libre-service de Citiz, qui a doublé avec la mise en place du Compte mobilité.
Vidéo de présentation du Compte mobilité :
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