Spécialiste de la vente de jouets à distance, l’entreprise montpelliéraine Hop’Toys commercialise deux poupées qui présentent les caractéristiques physiques de la trisomie 21. Par le jeu, elles permettent de sensibiliser les enfants à la diversité.
« Ce que l’on voit d’abord, ce sont deux poupons avec le sourire aux lèvres. Leurs différences passent au second plan », fait remarquer Véronique Torres, cofondatrice de Hop’Toys. Spécialisée dans la vente à distance de jouets et matériels pédagogiques inclusifs, cette entreprise montpelliéraine commercialise Myla et Noa, deux poupées – une fille et un garçon – « exceptionnelles ». Elles présentent en effet les caractéristiques physiques d’enfants porteurs de trisomie 21 : les yeux bridés, un petit nez aplati et certains plis cutanés. « L’objectif est de rendre ces différences visibles en les intégrant à des situations de jeux du quotidien. De manière naturelle, comme s’il s’agissait de n’importe quelle autre poupée », explique la directrice.
Vendus une quarantaine d’euros pièce, Myla et Noa s’adressent à un large public. Bien sûr aux familles directement concernées par le syndrome de Down, mais aussi aux parents soucieux d’ouvrir leur enfant à la diversité, ou à des professionnels de la petite enfance qui s’en servent d’outils pédagogiques. Les deux poupées suscitent naturellement des interrogations de la part des enfants. « Lorsqu’ils demandent ‘’pourquoi elles sont comme ça ?’’, nous conseillons de leur répondre de manière factuelle, sans condescendance ni misérabilisme », rapporte Véronique Torres. Au-delà de l’acceptation des handicaps visibles, cette dernière estime que ces jouets permettent aux plus jeunes de « réfléchir à leurs émotions, de développer leur esprit de tolérance, de se mettre à la place de l’autre, d’engager le dialogue avec lui et de le respecter. »
Hop’Toys proposent d’autres jouets aux mêmes vertus. Comme Nicoletta et David, deux poupons figurant des bambins porteurs de handicaps moteurs, l’un en fauteuil roulant, l’autre portant aux jambes des broches chirurgicales. Ou un chien en peluche guide d’aveugle, avec une canne blanche et des lunettes noires en guise d’accessoires. « Beaucoup de nos produits sont destinés à sensibiliser les enfants, toujours de manière inclusive. En partant du principe que ce n’est pas aux personnes spéciales de s’adapter à nous, mais à chacun de nous de s’adapter à elles », précise Véronique Torres. Aux côtés de son mari, éducateur spécialisé, elle s’applique ainsi à battre en brèche les idées reçues sur le handicap, notamment à travers un blog et des opérations d’affichage dans les écoles ou les cabinets d’orthophonie. « Hop toys n’est pas qu’un business, nous espérons aussi pouvoir faire un peu évoluer les mentalités », conclut-elle.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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