Initiative citoyenne présentée lors des élections municipales à Paris, le Vélopolitain a été mis en œuvre en un temps record, pandémie de Covid-19 oblige. Ce réseau de pistes cyclables sécurisées reprend le tracé des lignes du métro.
Le 12 décembre 2019, les associations Mieux se déplacer à bicyclette (MDB) et Paris en selle inauguraient la première ligne du Vélopolitain parisien, censée relier La Défense à Vincennes. Il s’agissait alors d’un parcours imaginaire. Une initiative symbolique et citoyenne à destination des candidats aux élections municipales de mars 2020, pour qu’ils s’engagent à créer dans la capitale un réseau de pistes cyclables sécurisées qui suivent, à la surface du sol, le tracé du métro. « L’idée a été reprise par quelques-uns, dont l’équipe d’Anne Hidalgo, qui était à la recherche d’alternatives pour permettre de se déplacer plus facilement dans la ville », se souvient Alexis Frémeaux, président de MDB, l’association des cyclistes franciliens. Au premier tour du scrutin, le 15 mars 2020, personne n’imaginait que le projet serait si vite mis en œuvre…
Car la pandémie de Covid-19 et les restrictions sanitaires qui lui sont liées ont eu pour effet de faire exploser de la pratique du vélo dans la capitale. D’après les comptages permanents sur les pistes municipales, le nombre de cyclistes en juillet 2020 a doublé par rapport à juillet 2019. Pour répondre à l’urgence, des aménagements cyclables provisoires ont ainsi vu le jour dès le début de l’été, le long des lignes de métro 1, 4 et 13. Des coronapistes qui concrétisent en un éclair la promesse électorale d’Anne Hidalgo. « En quelques mois, nous avons gagné plusieurs années de délai de réalisation », constate Alexis Frémeaux. Il voit dans la rapidité de mise en place de ces dispositifs la preuve que « avec le vélo, on peut changer la donne en un temps très court, ce qui n’est pas possible avec les autres modes de transport. »
À ce jour, l’observatoire mis en place par le collectif Vélo Île de France recense exactement 47,83 kilomètres de ces coronapistes à Paris. Larges, facilement identifiables, protégées, notamment par des séparateurs en béton, ces itinéraires sont interconnectés et prioritaires. Finies les pistes en pointillés, les ponts infranchissables et les carrefours où les cyclistes sont renvoyés dans la circulation générale. « La continuité est un élément essentiel. Il ne viendrait à l’idée de personne de descendre du métro à chaque carrefour… Surtout, cela sécurise le parcours », soulève Alexis Frémeaux. C’est ainsi que la multiplication des nouveaux aménagements a un impact important sur le nombre de cyclistes, comme le constate la mairie de Paris : « Certains boulevards sont dorénavant plus empruntés, en heures de pointe, par des vélos que par des voitures ».
Il reste environ 120 kilomètres de pistes à installer pour que le Vélopolitain soit complet et intégré au Réseau express régional vélo (RER V), reliant Paris et certaines communes qui l’entourent. « Un objectif qui pourrait être atteint d’ici deux ans, au moins sous une forme provisoire », espère le responsable associatif, qui affirme que les premières coronapistes seront pérennisées dès cette année. Au total, le projet coûtera 250 millions d’euros, « soit l’équivalent du budget pour construire 7 km de tramway ou 2 km de métro », soulignent ses initiateurs.
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