Les artistes n’ont pas attendu la crise sanitaire pour exposer leurs œuvres dans des lieux insolites. Mais avec la fermeture des musées et des galeries, la quête de nouveaux chemins pour amener l’art au public est allée encore plus loin. Petit florilège de ces expositions hors du commun.
Obligé de se réinventer face aux contraintes sanitaires, le célèbre festival de la BD d’Angoulême, reporté au mois de juin, a trouvé un moyen original d’offrir une vitrine géante au neuvième art. Depuis la mi-décembre et jusqu’à mi-février, l’événement a en effet décidé de déployer les œuvres de plus de 100 auteurs de bande dessinée dans 41 gares de France. À Montpellier, Paris, Orléans, Nantes, Lille Metz ou encore Toulouse, des planches issues de l’ensemble des sélections 2021 du festival ont donc pu être vues
dans ces lieux de passage par excellence où se croisent toutes les générations.
Quand le public ne peut venir à l’art, autant amener l’art au public. C’est l’idée qu’ont eux Sylvie et Didier Amigo, gérants de 22, présente à Toulouse et Balma. Plutôt que de se résigner à fermer boutique, ils ont décidé d’exposer certaines de leurs œuvres dans un commerce voisin de la galerie toulousaine. Sur les murs de l’opticien La maison des lunetiers, les clients peuvent ainsi tester leur vue en observant les créations de quatre artistes permanents de la Galerie 21. De même, les galeristes proposent d’aller plus loin en exportant des expositions à domicile. Un système à la carte, payant, qui consiste à
venir chez des passionnés accompagnés d’un artiste qui présentera cinq de ces œuvres.
Plutôt que d’opter pour des expositions virtuelles, un collectif d’artistes à Crugny, dans la Marne, a cherché le moyen de garder un vrai lien avec les amateurs d’art. Ils ont donc créé le concept d’expositions à domicile, intitulé “V’room”. Avec une mobylette transformée en petit musée ambulant, ils transportent l’art directement chez les gens, gratuitement. Sur simple rendez-vous, un membre du collectif vient donc avec une œuvre présentée dans une boîte conçue spécialement pour l’occasion. L’exposition privée dure environ une heure mais l’initiative devrait, elle, se prolonger toute l’année 2021.
Start-up toulousaine née en septembre dernier, My Artist place a décidé de réunir deux secteurs particulièrement touchés par la crise sanitaire : la culture et l’hôtellerie. À travers des expositions, des concerts, des spectacles ou des ateliers, la jeune entreprise entend ainsi promouvoir de jeunes artistes émergents tout en permettant aux hôtels de se distinguer, notamment dans une période de faible fréquentation. Son premier événement est visible jusqu’au 31 mars 2021 à l’hôtel Gascogne, dans le quartier Saint-Cyprien. Il s’agit d’une exposition de l’aquarelliste Laura Murias.
La cité des peintres ne pouvait pas se passer de toiles pendant plus d’un an. Privée de ses nombreuses galeries, fermées en raison du contexte sanitaire, la ville de Collioure a accueilli une exposition à ciel ouvert durant les mois de décembre et janvier derniers. 32 œuvres d’art contemporain sur le thème du cirque ont été installées dans les rues de la commune des Pyrénées-Orientales. Une initiative menée par plusieurs associations culturelles et acteurs économiques qui souhaitaient redonner un peu de couleur à la
ville en cette fin d’année 2020 si particulière.
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