Véritable outil pédagogique d’éducation à la citoyenneté et la solidarité, le jeu de la ficelle permet de prendre conscience de toutes les problématiques contemporaines qui se jouent dans notre assiette.
Le gaspillage alimentaire, la dette des pays du sud, la malnutrition dans le monde, la qualité de l’eau, les conditions de travail, le réchauffement climatique, la globalisation… Autant de problématiques hyper complexes et interdépendantes qui peuvent pourtant être abordées à partir d’une simple assiette. Créé par l’association belge Quinoa, le jeu de la ficelle propose en effet de démêler le monde à travers le thème de l’alimentation. Expérimenté pendant près de dix ans avec différents publics, cet outil pédagogique d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité a été finalisé sous sa forme actuelle en 2008. Grâce à une approche systémique et aux apports de nombreuses organisations dans des domaines diversifiés tels que le formation, la coopération, la recherche scientifique, la défense de l’environnement ou l’agriculture.
Pour représenter les liens et les impacts de nos modes de consommation, le jeu se construit à partir de trois cercles dans lesquels les participants prennent place. Pour chacun d’eux, ils reçoivent une carte d’identité. Dans le premier, qui correspond à l’assiette, ils peuvent incarner par exemple un bœuf, une banane ou encore une salade. Le deuxième est celui des organisateurs ; à savoir toutes les institutions et organismes qui régissent nos modes de consommation (multinationales, publicité, OMC, FMI…). Enfin, dans le troisième cercle des impacts (sociaux, économiques, écologiques, sanitaires et culturels), les joueurs peuvent être l’eau, la forêt tropicale, l’air ou un enfant du Kenya.
Évidemment, le jeu de la ficelle nécessite l’intervention d’un animateur qui joue un rôle prépondérant. Une fois les participants installés, c’est lui qui va, dans un premier temps, inviter une personne du cercle assiette à se présenter. Avant de demander à ceux des cercles organisations et impacts s’ils pensent être en lien avec l’aliment en question et pourquoi. Une phase de l’activité qui permet d’ajouter la dynamique du jeu de rôle à l’exercice de visualisation.
Au fur et à mesure, l’animateur relie les participants entre eux avec une ficelle. Ainsi, le morceau de bœuf peut être lié à une grande entreprise agroalimentaire mais aussi à l’eau ou à la terre argentine. Lorsque tous les éléments de l’assiette se sont présentés, les identités des cercles impacts et organisateurs peuvent aussi se relier entre-elles. Ainsi, à la fin de cette étape, une sorte de toile d’araignée s’est tissée entre les participants qui sont invités à tirer sur le fil pour ressentir physiquement toutes les tensions et relations au sein du système. Vient ensuite l’ultime phase du jeu, toute aussi importante : le débriefing. Il s’agit de demander aux participants d’exprimer ce qu’ils ont ressenti et d’identifier les règles du système. En déterminant par exemple qui en sont les gagnants et les perdants avant d’évoquer les alternatives.
Pas forcément à la portée de tous les âges, le jeu de la ficelle peut toutefois être adapté à volonté pour les plus jeunes. Une documentation très fournie est mise à disposition des enseignants, des éducateurs ou des associations d’éducation populaire avec de nombreuses possibilités de variantes. Selon ses concepteurs, le but du jeu de la ficelle n’est pas de désigner le consommateur comme coupable mais de susciter un positionnement éthique de la part de tout un chacun. Et, éventuellement de construire une attitude de résistance.
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