À chaque période de l’histoire correspond un type d’habitat adapté à son environnement et aux besoins de l’époque. Petit voyage dans l’évolution de la construction.
Principale préoccupation pour le chasseur-cueilleur préhistorique : trouver de la nourriture. Pour cela, il doit donc se déplacer régulièrement et s’assurer un abri vite installé pour se protéger des intempéries et des animaux sauvages. La grotte est bien sûr l’habitat privilégié. Mais cette époque est aussi celle des structures rapidement construites avec très peu de moyens. Principalement des huttes faites de branchages, d’ossements et de peaux. Des systèmes très ingénieux qui se retrouvent d’ailleurs, aujourd’hui, dans l’architecture contemporaine.
Avec l’invention de l’agriculture et de l’élevage, plus besoin de se déplacer. L’homme devient sédentaire et crée donc des villages avec des maisons bâties pour durer. Il s’agit toujours de se protéger des animaux sauvages et des intempéries mais aussi de se regrouper. Les maisons, rondes, sont faites de bois, de terre et de feuillage, sans fenêtres. Le feu est donc utilisé pour éclairer et chauffer par la même occasion.
C’est durant l’Antiquité que les prémices de l’habitat tels que nous le connaissons aujourd’hui commencent à prendre forme. Avec, notamment, une nouveau besoin qui apparaît dans certaines régions méditerranéennes comme l’Egypte et, bien sûr, Rome : le confort. Les maisons prennent une forme carrée et sont disposées les unes à côté des autres pour former des rues. C’est l’apparition des villes.
Chez les riches romains, la maison est grande et possède plusieurs pièces : toilettes, thermes, avec des espaces ouverts décorés (fresque, marbre, mosaïque…). Pour la construction, la brique et la tuile commencent font leur apparition ainsi que de nouvelles techniques comme le chauffage par le sol.
À la même époque, en Gaule, l’évolution n’est pas aussi importante. Même si le confort s’améliore, la priorité reste de se protéger ainsi que de mettre à l’abri les récoltes et les animaux domestiques. La maison gauloise est faite de matériaux disponibles à proximité : structure et charpente en bois, murs en torchis, toit de paille qui descend presque jusqu’au sol. Hommes et bêtes vivent ensemble, et le grenier fait son apparition pour préserver les récoltes des prédateurs.
Cette époque voit apparaître de nouveaux besoins. Il s’agit non seulement de protéger son territoire des invasions mais également d’honorer l’Eglise. C’est ainsi qu’apparaissent les premiers châteaux forts avec les tours, donjons et basses-cours… Deux styles d’habitations se distinguent également à cette période. D’un côté la maison paysanne qui n’a pas beaucoup évolué, toujours en bois et torchis avec un toit en chaume et le sol en terre battue. Peu à peu, le foyer au centre de la pièce disparaît au profit d’une cheminée qui s’appuie sur le pignon. De même que les animaux sont maintenant écartés des lieux de vie des hommes.
Du côté de l’habitation urbaine, les maisons sont plus hautes et étroites pour un gain de place. La pierre commence à apparaître, réservée seulement pour les édifices religieux et certaines maisons “bourgeoises”. La technique de l’encorbellement (le fait que l’étage supérieur déborde sur l’étage inférieur) permet de gagner quelques mètres carrés de surface habitable. Les fenêtres font également leur apparition, surtout dans les maisons de la population la plus riche ainsi que dans les églises et les palais.
L’apport majeur de la renaissance dans l’évolution de l’habitat tient en un mot : le faste ! L’ère est à l’ostentation de son pouvoir et de sa richesse. Inspirés de l’architecture italienne, les châteaux perdent leur fonction militaire pour devenir des résidences de prestige, les éléments défensifs disparaissent ou sont détournés de leur fonction primaire.
À partir du XVIIIème siècle, l’habitat évolue lentement. En premier lieu dans les villes et notamment chez les plus riches. On construit davantage ”en dur”, les vitres se généralisent et le mobilier se diversifie. Mais il n’y a toujours pas de salle à manger. Les repas sont presque toujours pris dans les chambres sur de modernes tables à rallonges venues d’Italie.
À la campagne, les fermes sont désormais composées de plusieurs petits corps de bâtiments, isolés les uns des autres pour limiter les risques d’incendie : grange, cave, étable, fournil (four à pain)…
À partir du 19ème siècle, les grandes villes se transforment. On voit apparaître les premiers parcs ainsi que de grandes avenues et un réseaux d’égouts. Les familles logent dans des édifices en pierre de plusieurs étages. Une hiérarchie sociale se met en place au sein des bâtiments : la bourgeoisie s’installe au premier quand les domestiques investissent les combles et que les commerçants ouvrent leurs boutiques au rez-de chaussée.
Une tendance qui se renversera plus tard grâce aux ascenseurs ! Les bourgeois préférant la luminosité et la vue qu’offrent les étages supérieurs. La révolution industrielle participe à l’évolution des bâtiments grâce à la maîtrise de l’acier et du ciment. De nouveaux logements sont également construits pour les ouvriers à proximité des usines. Des appartements en brique, tous identiques et sans confort.
AU XXème siècle, l’exode rural impose une nouvelle contrainte majeure en terme d’habitat : il faut loger rapidement des milliers de familles, principalement en périphérie des villes. On bâtit donc à la verticale des immeubles avec des matériaux nouveaux : béton, acier, verre, aluminium. Sur le plan confort, les progrès sont nombreux avec l’arrivée de l’eau courante, du gaz, de l’électricité ou des toilettes dans chaque logement, même si le décalage grandit encore sur ce point entre les villes et la campagne.
À partir des années 1970, le développement des réseaux routiers, la démocratisation
de la voiture, des loyers et des prix d’achat élevés vont pousser de nombreux foyer à investir dans un pavillon de plus en plus loin en dehors de la ville.
Commentaires
Robiame ngoy le 14/09/2024 à 18:48
J'aime bien les cours d'habitat et leurs expériences.merci à vous