Sous terre, au sommet d’une montagne, dans un bloc de sel ou au milieu des mers… À travers les âges, les continents et les cultures, l’homme a toujours rivalisé d’imagination pour concevoir un habitat qui soit en même temps fonctionnel et le reflet de sa propre histoire. Le JT a sélectionné six habitats particulièrement insolites que l’on peut rencontrer à travers le monde.
Au cœur de la cordillère des Andes, sur le plus haut lac navigable du monde, une communauté indigène perpétue une tradition ancestrale. Dans les eaux péruviennes du lac Titicaca, les indiens Uros vivent sur un archipel d’une quarantaine d’îles flottantes artificielles. Chacune d’elle, constituée de blocs de tourbe flottante liés entre eux, peut accueillir une dizaine de huttes en totora, une variété locale de roseau tressé. Afin de garantir une bonne flottaison et de maintenir un sol sec, les Uros ajoutent régulièrement des couches de totora sur le sol de leur île. Ces dernières pouvant atteindre plusieurs mètres. Aujourd’hui, les îles flottantes Uros, victimes de leur originalité, sont essentiellement dédiées à de l’hébergement touristique.
D’interminables échelles de bambou et des sentiers sur d’étroites corniches. Le village d’Atuleer, dans la province du Sichuan, en Chine, est certainement le village le plus inaccessible du monde. En effet, l’unique voie qui relie ce petit village où vivent 72 familles au reste du monde serpente entre les plis d’une montagne particulièrement abrupte. Chaque déplacement contraint donc les habitants à escalader près de 800 mètres de dénivelé sur un parcours parfois très exposé à flanc de falaise. Ne disposant pas d’une autre voie d’accès, ces derniers sont parfois obligés de charger de volumineux paquets ou leurs enfants à même le dos. Une expédition aussi périlleuse que vertigineuse que doivent entreprendre, tous les quinze jours, les enfants en âge d’être scolarisés pour se rendre à l’école. Récemment, les autorités chinoises ont équipé la voie d’échelles métalliques plus fiables que les précédents équipements.
Tout autour de la planète, on trouve des habitats troglodytes. De la simple grotte aménagée au village entier creusé dans la roche, les abris naturels ont toujours attiré les humains. Mais il est tout de même rare que toute une ville de près de 2000 habitants s’enfouisse sous le plancher des vaches. C’est le cas du village de Coober Pedy, au beau milieu du désert australien. Traversée de nombreuses galeries produites par les mines d’extraction de pierres, la capitale mondiale de l’Opale est exposée à des conditions climatiques tellement difficiles que ses habitants ont préféré s’installer sous terre, où la température reste fraîche, même pendant les chaleurs estivales accablantes. Ces maisons troglodytes peuvent compter plusieurs pièces et offrent tout le confort moderne. Plus qu’une contre-culture, l’underground est un mode de vie à Coober Pedy.
Chaque année, il se vend près de 500 milliards de bouteilles en plastique dans le monde. Et une grande majorité d’entre elles finissent à la poubelle. Alors, dans différentes régions du monde, des projets de fabrication de maisons à base de bouteilles recyclées voient le jour. Si parfois, celles-ci sont utilisées comme matériaux brut et unique, elles sont, en général, utilisées comme matériaux (à l’image de briques) pour servir de structure à des torchis ou ”pisé”. Des sortes de béton naturel à base de terre. Des milliers de bouteilles sont nécessaires pour construire une maison. Finalement peu, comparé à la production annuelle mondiale.
Le salar d’Uyuni, en Bolivie, est un désert de sel de 10 582 kilomètres carrés situé dans les hauts plateaux andins à 3658 mètres d’altitude. Une fois que l’on est engagé dans cette zone, la plus stérile du monde, on ne trouve pas un arbre ou une source d’eau à moins de 100 kilomètres à la ronde. Autant dire que les matériaux de construction habituels, comme le bois, la paille, la terre ou le sable, sont plutôt rares. Seule solution : utiliser des briques de sel. Un petit hôtel accueillant les touristes a même été bâti au milieu de cette incroyable étendue saline. Ici, tout est en sel. Les murs et les cloisons, mais aussi les tables, les chaises ou les sommiers. Afin de ne pas se brûler la peau au contact du sel, tous les meubles sont recouverts de tissus. Malgré les apparences, les briques de sel ne se dissolvent pas facilement et le bâtiment peut résister aux rares journées de pluie.
Lorsque Paddy Roy Bates s’installe en 1967 sur l’ancienne plateforme militaire de Fort Roughs, en 1967, cet ancien major de l’armée britannique voit plus loin qu’un simple projet immobilier. Située à 10 kilomètres des côtes britanniques, cette imposante dalle de béton de 550 mètres carrés perchée sur deux imposantes colonnes n’est connectée à aucun réseau. Pas d’électricité, de gaz ou d’eau courante. Mais elle a la particularité de se situer dans les eaux internationales, ne relevant de l’autorité d’aucun État. Cette île artificielle, qui prend le nom de principauté de Sealand et peut héberger près d’une quarantaine de personnes, devient alors officieusement la plus petite micronation du monde. Son fondateur, prince et chef d’État autoproclamé, crée même un monnaie, un drapeau, des passeports et des timbres qui ne seront, toutefois, jamais officiellement reconnus par la communauté internationale. Le Sealand a même connu un coup d’État et des micros opérations militaires entre anciens amis et fondateurs.
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