Lancée en 2017, la première plateforme de mobilité participative créée par la start-up Wever connaît un fort engouement depuis l’épidémie de Covid-19. En proposant aux entreprises et collectivités d’optimiser les trajets en partant des besoins des usagers, elle s’avère un outil précieux dans cette période de reconfiguration des modes de déplacement.
Reconfigurer la mobilité en partant des besoins des usagers. La proposition peut paraître des plus simples, elle vaut pourtant à la start-up niçoise Wever une forte croissance depuis sa création en 2017. Et encore plus avec l’arrivée de l’épidémie de Covid-19 qui a complètement chamboulé les habitudes de déplacement. La jeune société a en effet basé son succès sur une conviction forte : en matière de mobilité, les meilleurs experts sont les usagers eux-mêmes. « Il n’existe pas une mobilité mais des mobilités. Ce sont des phénomènes complexes qui ne sont pas forcément les mêmes chaque jour. Mieux on comprend ces comportements, mieux on identifie des besoins et donc des solutions », explique Thomas Côte, fondateur de Wever.
Pour cela, l’entreprise a créé la première plateforme de mobilité participative qu’elle met à disposition des entreprises ou des collectivités. Le but : optimiser les trajets quotidiens afin de les rendre plus pratiques, plus économiques et plus verts. « Nous avons imaginé un outil qui permet à chacun, salarié ou citoyen, d’exprimer ses besoins de manière très détaillée. Ensuite nous recueillons ces données et les traitons via l’intelligence artificielle comportementale pour proposer un plan d’actions adapté », détaille Thomas Côte.
Lieu d’habitation, heure de départ du domicile, heure de prise de poste, déplacements éventuels réalisés lors de la pause déjeuner, modes de transport utilisés… Les usagers peuvent ainsi renseigner sur la plateforme l’ensemble de leurs besoins de déplacements quotidiens. Mais aussi la pénibilité ressentie lors de ces derniers. « Il y a un aspect humain dans la mobilité qui n’est pas toujours pris en compte. Alors qu’elle a un impact majeur dans nos vies. Elle peut être source d’exclusion sociale, de frein à l’emploi ou au bien-être », analyse l’entrepreneur.
Une fois ces données récoltées et analysées, reste donc aux entreprises et aux collectivités à choisir parmi les plus de 350 solutions recensées par Wever et à les prioriser. Là encore, un très large champs de possibilités est ouvert. Pour les entreprises par exemple, cela peut aller de la mise en place de navettes internes au covoiturage en passant par l’aménagement des horaires, à l’installation de parkings à vélos et de douches, au recours à la visioconférence ou à des espaces de coworking, ou encore à des formations au télétravail… « Souvent la première des tâches est de révéler l’existant qui est mal ou peu connu, avant d’accompagner les personnes au changement », raconte Thomas Côte.
Avec l’épidémie de Covid-19, de nombreux organismes de transports publics, dont les modèles économiques sont menacés, se sont tournés vers les services de Wever. « Il y a beaucoup de leviers à activer pour inciter les gens à remonter dans les bus et les métros, en matière de tarification ou de qualité de l’offre. Il faut aussi et surtout rassurer les usagers, en ciblant notamment ceux qui ont peur. C’est là que notre analyse comportementale peut s’avérer particulièrement pertinente », souligne Thomas Côte.
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