Réunies autour du Pacte du Pouvoir de vivre, une soixantaine d’organisations de la société civile ont envoyé à tous les candidats à l’élection présidentielle, un inventaire de 90 propositions pour « une société plus juste socialement et plus respectueuse de la vie sur notre planète ».
Ils en ont assez que les dirigeants politiques essaient de passer outre les corps intermédiaires. Syndicats, associations solidaires, caritatives, d’éducation populaire ou de défense de l’environnement, une soixantaine d’organisations réunies en collectif ont adressé 90 propositions pour défendre le “Pouvoir de vivre” à tous les candidats à l’élection présidentielle. Ces structures se définissant comme issues de « la société civile organisée » se sont appuyées sur leur expérience du terrain, dans les champs de l’économie, du social, de l’écologie ou de la démocratie, pour dresser un inventaire des mesures visant à fonder « une société plus juste et respectueuse de l’environnement » et rédiger un “manifeste pour le pouvoir de vivre et d’agir“.
Lancé en 2019 par quinze organisations pour alerter sur le spectre des multiples crises à venir et dénoncer un modèle de société injuste et destructeur, le Pacte du pouvoir de vivre a trouvé un écho particulier lors de la pandémie de Covid-19. Aujourd’hui, plus de 60 structures se sont jointes au collectif et apportent leur pierre à l’édifice. « Nous ne sommes pas des partis politiques, mais des acteurs de terrain reconnus qui souhaitons mettre en commun nos valeurs et des propositions concrètes. Avec cette démarche, nous ambitionnons de repositionner les corps intermédiaires dans le débat politique. Il est important de les écouter sinon la société se fracture et elle n’évolue que par explosions et crises successives », explique Pierre-Jean Gracia, porte-parole régional du Pacte et président d’une fédération de mutuelles complémentaires en Occitanie.
Revaloriser les minimas sociaux, favoriser la rénovation énergétique, lutter contre les inégalités d’accès aux soins, contre les contrats courts et les temps partiels subis ou encore revoir la fiscalité pour augmenter la contribution du capital… Malgré la forte empreinte sociale et écologiste du Pacte ainsi que de nombreuses propositions visant à la redistribution des richesses, le collectif refuse de se laisser enfermer sous une étiquette politique. « Plus que des valeurs de gauche, ce sont des valeurs républicaines et de justice sociale », précise Pierre-Jean Gracia qui exclut tout de même du socle commun du Pacte « les extrêmes et les climatosceptiques ».
« Plus que des valeurs de gauche, ce sont des valeurs républicaines et de justice sociale »
Pour se faire entendre, le collectif a donc décidé, comme il l’avait fait lors des régionales, d’adresser un exemplaire de son Pacte à chacun des candidats à l’élection présidentielle. « Nous avons espoir qu’un certain nombre de propositions seront reprises et mises en œuvre par la suite », veut croire Pierre-Jean Gracia qui révèle que le collectif à déjà rencontré les équipes de campagne de trois candidats : Yannick Jadot, Anne Hidalgo et Emmanuel Macron.
Néanmoins, le collectif se refuse à tout ralliement, soutien, ou prise de position envers un candidat. De même les partisans du Pacte du pouvoir de vivre ne comptent pas produire une évaluation ou un bilan des différents programmes à l’aune de leur propre catalogue de propositions. « Nous avons la volonté de rester neutres et de ne pas prendre parti pour un candidat, quel qu’il soit. Nous apportons des solutions pour influer sur les politiques publiques, mais nous n’avons pas posé de conditions consistant à dire, par exemple, vous prenez tout et on vote pour vous », affirme le porte-parole local du Pacte. Ce dernier assure d’ailleurs que le collectif est en train de préparer un plaidoyer pour le Pouvoir de vivre qui devrait également être transmis aux candidats à l’occasion des élections législatives.
Pour l’occasion, le collectif du Pacte pour le Pouvoir de vivre Occitanie devrait proposer une déclinaison locale des propositions. « Le contexte local est particulier, avec certains territoires parmi les plus pauvres de France et un taux de chômage élevé notamment chez les jeunes. Nous aborderons, par exemple, des problématiques liées à la mobilité ou à l’écologie », promet Pierre-Jean Gracia.
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