Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a inauguré une toute nouvelle exposition sur le square Charles-de-Gaulle ce mercredi 17 avril. “10 ans de progrès pour Toulouse” retrace les grands changements et métamorphoses de la Ville rose entre 2014 et 2024. Mais l’opposition, elle, ne voit pas cette initiative du même œil.
Difficile de rater l’immense dôme blanc installé à la sortie du métro Capitole, au croisement entre la rue d’Alsace-Lorraine et le square Charles-de-Gaulle à Toulouse. C’est sous cette grande toile que le maire, Jean-Luc Moudenc, a lancé le mercredi 17 avril une nouvelle exposition à l’initiative de la Municipalité : “10 ans de progrès pour Toulouse, une ville en transformation”.
C’est aux côtés de quatre de ses élus, dont sa première adjointe Marion Lalane-de Laubadère, que le maire a présenté les trois tables tactiles recensant près de 200 réalisations qui ont transformé Toulouse entre 2014 et 2024. Une vidéo, diffusée sur un écran géant, permet d’admirer la Ville rose depuis le ciel et différents types de documentations sont mis à la disposition des visiteurs. Accessible jusqu’au samedi 25 mai rue d’Alsace-Lorraine, cette exposition gratuite se déplacera également, mais dans un format réduit, au sein des quartiers en périphérie du centre-ville dans les jours qui viennent.
« Nous vivons une période de crise de confiance vis-à-vis de la chose publique, il est alors primordial de rendre compte de l’action citoyenne et d’informer les habitants ! », assure Jean-Luc Moudenc. Mais cette information à un coût. Questionné à ce sujet, le maire a simplement dévoilé que ce projet a nécessité « une rallonge de 100 000 euros sur le budget habituel de la communication ».
Une pilule qui passe mal du côté de l’opposition municipale. Ainsi, 15 élus et élues de gauche, écologistes et citoyens considère, dans un communiqué commun, que cette exposition n’est finalement qu’un coup de communication « pour un maire manifestement en campagne pour sa réélection en 2026 ».
Pire encore, ils dénoncent le fait que le maire utiliserait des fonds publics à ses propres fins électorales. « Les contribuables toulousains n’ont pas à financer le coût important d’une opération de campagne », estiment-ils. Les élus socialistes François Briançon et Vincent Gibert ont ainsi déposé un signalement auprès de la CNCCFP (Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements Politiques) car ils considèrent « que cette campagne est une violation manifeste des règles régissant le financement des campagnes politiques ».
L’exposition « 10 ans de progrès pour Toulouse » contrevient à tous les principes d'éthique en matière de financement politique. Certains avancent un budget de plus de 500 000 euros ! Nous venons d’interroger @jlmoudenc et de saisir les autorités compétentes. @fbriancon @vgibert pic.twitter.com/jySUBAw0qI
— Elu.e.s PS Toulouse (@ElusPSToulouse) April 17, 2024
De son côté, Jean-Luc Moudenc se défend en assurant que « l’opposition parle d’une manière imprudente ». « Il n’y a aucun aspect électoral et politique dans cette exposition, simplement un constat de l’évolution de la métropole ». Il ajoute aussi qu’ « ils auraient dû attendre de pouvoir accéder à cette exposition avant de tirer à bout portant. […] Je tiens par ailleurs à leur rappeler, qu’en matière de communication, les restrictions liées à la campagne électorale commencent le 1er septembre 2025 ».
Sur une note plus joviale, le maire se réjouit tout de même que l’opposition parle de cette exposition : « Le comble serait que les Toulousains ne soient pas informés de son existence. Par cette controverse, mes collègues en font finalement sa notoriété… ». Et pour conclure le débat, celui-ci a préféré rire du fait que « dans toutes les configurations politiques, l’opposition a toujours le droit de se donner une image plus polémique que crédible, c’est son choix ! ».
Clément Thiery (ISCPA)
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