Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, a annoncé qu’il serait candidat à sa succession aux municipales de 2026. Trois ans après les précédentes élections et autant d’années avant les prochaines, l’élu a dressé un bilan de la première partie de son mandat. L’occasion de revenir sur les actions réalisées ou en cours depuis sa dernière élection.
Il vient tout juste de le confirmer. Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, sera bien candidat à sa succession aux municipales de 2026. Mais trois ans avant les prochaines élections, il tient à préciser : « La campagne électorale n’est pas ouverte et je ne l’ouvre pas. Nous sommes dans le travail municipal et métropolitain. » Pour preuve, l’élu a dressé un bilan à mi-mandat ce mardi 11 avril. Une première moitié marquée par « des crises successives de natures différentes », rappelle Jean-Luc Moudenc. Crises sanitaire, géopolitique et climatique ont effectivement rythmé le début de son mandat « et puis aussi, une crise qui affecte la démocratie, une crise sociale avec des tensions extrêmement fortes, un pays qui est très divisé et des affrontements politiques qui fragilisent l’ensemble des formations », ajoute l’édile.
« Malgré tout, nous avons décidé d’avancer pour relever les défis du présent et du futur et mettre en œuvre notre projet tout en réagissant aux aléas de ces crises successives », estime Jean-Luc Moudenc qui cite la mise en place du vaccinodrome ou de plans d’urgence « pour soutenir l’action économique, faire face à l’émergence des précarités et préparer l’avenir. » Comme le souligne l’élu, la municipalité n’a d’ailleurs « pas attendu l’été caniculaire de 2022 pour prendre des dispositions afin de lutter contre le réchauffement climatique », avec notamment son plan 100 000 arbres. « Nous avons été dans l’anticipation et entendons le rester », annonce-t-il. L’élu présentera ainsi le mois prochain son plan pour « rafraîchir la ville » qui doit permettre « de passer un été 2023 dans des conditions plus agréables qu’en 2022 », espère Jean-Luc Moudenc.
En ce qui concerne les projets déjà dévoilés, le maire assure que « leur réalisation a avancé. » « Nous déroulons notre feuille de route », indique Jean-Luc Moudenc en précisant que la Ville « le fait en concertation avec ses concitoyens. » « Nous avons multiplié les initiatives pour revivifier la démocratie locale », appuie l’élu qui fait état d’une cinquantaine de réunions publiques dans les quartiers de Toulouse et rappelle le lancement de la concertation “Mes idées pour mon quartier” en 2022 qui a « récolté 11 600 votes et 1600 propositions. » « Les habitants sont prêts à prendre la parole, à s’exprimer et à donner des idées concernant leur vie quotidienne. C’est un des moyens de réconcilier nos concitoyens avec la vie démocratique », considère le maire.
À plus grande échelle, la collectivité a également concerté ses habitants sur le projet de Réseau express vélo (REV), qui représentera près de 440 kilomètres de voies dont 290 sur la Métropole, à la fin de l’année 2022. « Il y a eu plus de 1500 participants, de nombreuses contributions et de très nombreuses réunions publiques. Nous avons ainsi pu lancer ce plan dans une concordance entre les aspirations de nos concitoyens et l’ambition de la collectivité », juge l’élu. Parmi ses priorités, il veut effectivement faire de Toulouse « une ville plus mobile » et se félicite ainsi d’avoir doublé le budget vélo. « Il atteint quelque 160 millions d’euros. C’est un niveau jamais connu et qui est corroboré avec une vraie attente puisque nous avons observé 77% de cyclistes en plus depuis 2016 », note l’édile.
Toujours côté mobilités, Jean-Luc Moudenc se réjouit aussi du lancement en décembre dernier des travaux de la ligne C du métro. « Quelques chiffres qui restituent l’ampleur de l’ambition dont est porteuse celle-ci : 200 000 voyageurs attendus chaque jour, 90 000 véhicules retirés de la circulation automobile et un emploi sur deux de la grande agglomération toulousaine qui se trouvera desservi directement par le métro, c’est-à-dire par le mode de transport le plus attractif et le plus performant de tous les modes alternatifs à la voiture individuelle », détaille le maire. Autre projet phare de ce mandat : Téléo. Le téléphérique urbain qui vient de fêter son premier anniversaire comptabilise à ce jour une fréquentation de plus de 1,3 million de voyageurs.
Les lignes de bus Linéo, au nombre de 11 depuis le début de l’année, ont, elles, transportées 24 millions de personnes en 2022. Ce qui en représente 130 000 par jour. Le maire de la Ville rose promet « qu’il y aura d’autres lignes Linéo dans la deuxième partie du mandat », sans donner davantage d’informations. Bien évidemment, Jean-Luc Moudenc est ensuite revenu sur le projet de Ligne à grande vitesse (LGV) entre les villes de Toulouse et Bordeaux et a salué « une action portée très collectivement ». « Cela fait longtemps que nous l’avions inscrit parmi nos projets. Nous avons soutenu la LGV avec constance et ce, malgré des oppositions extrêmement virulentes. Maintenant, le projet est bel et bien lancé. Nous avons su jouer collectif », relève-t-il.
Outre « une ville plus mobile », la municipalité souhaite offrir « une ville plus tranquille » aux Toulousains. Jean-Luc Moudenc a ainsi précisé que 522 caméras sont à présent « installées sur l’ensemble de la ville », contre 21 en 2014. « En 2023, nous continuons puisque nous allons en installer un certain nombre », fait savoir le maire. 1392 caméras seront également déployées dans les rames du métro d’ici 2024. Les effectifs de la police municipale ont par ailleurs été renforcés. Leur nombre est passé de 165 en 2014 à 370 en 2023. « Nous atteindrons en 2024, le chiffre de 430 policiers municipaux », informe l’élu. La Ville de Toulouse avait aussi obtenu sur cette première partie de mandat des effectifs supplémentaires de policiers nationaux. « 111 ont été promis et 94 ont déjà pris leur service », révèle Jean-Luc Moudenc.
Enfin, la troisième et dernière priorité de la Mairie sur ce mandat est de proposer « une ville plus facile avec davantage de services au quotidien. » Elle a ainsi créé cinq marchés de plein vent et six jardins partagés répartis dans différents quartiers de Toulouse depuis le début du mandat, mais aussi lancé le réaménagement de la rue de Metz. Autant de projets lancés ou réalisés qui font dire à Jean-Luc Moudenc « que le progrès est possible sans choisir les extrêmes. » « Ces derniers promettent tout et n’importe quoi et pratiquent l’outrance et l’excès. Certains prônent la révolution alors qu’en réalité, on ne voit que des destructions. Nous avons démontré, pendant trois ans et avec détermination et sérénité, qu’il était possible de réaliser et d’amener des progrès et d’agir sans pour autant tout casser », signale-t-il.
Après avoir dressé ce bilan de la première partie de son mandat, l’élu a donné quelques détails sur la seconde. Jean-Luc Moudenc a en effet indiqué que la Ville va « continuer à travailler dans le même esprit, avec la même méthode, et donc du dialogue citoyen et de la concertation, mais aussi le dépassement des diversités politiques et la convergence entre sensibilités différentes pour porter les projets. » « Dans le domaine des circulations douces alternatives à la voiture, nous allons monter en puissance au cours des trois ans qui viennent », prévient le maire qui compte également donner « plus de place au végétal en ville », mais aussi aux piétons et aux vélos, à travers des projets comme le Grand Matabiau Quais d’Oc ou encore le Grand Parc Canal.
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