Lundi 13 août, Carole Delga a apporté son soutien à Jean-Claude Gayssot, le président du port de Sète, qui s’est dit prêt à accueillir l’Aquarius, le navire de l’ONG SOS méditerranée. Malgré cet appel, les 141 migrants secourus ont finalement été débarqués à Malte.
© Guglielmo Mangiapane / SOS MEDITERRANEEL’Aquarius, le navire de recherche et de sauvetage en mer affrété par l’ONG SOS Méditerranée, a pu accoster, ce jeudi 16 août à Malte, après plusieurs jours bloqué en mer. À son bord se trouvaient 141 personnes, originaires essentiellement de Somalie et d’Érythrée, secourues alors qu’elles dérivaient sur deux barques en bois, au large des côtes libyennes.
Entre crainte d’un effet d’appel d’air sur le flux migratoire et rappel des conventions internationales ainsi que du devoir inconditionnel d’assistance en mer, les personnalités politiques sont divisées sur la conduite à tenir face aux appels de l’ONG. L’Occitanie et la Corse sont d’ailleurs les deux seules régions à s’être officiellement portées volontaires pour recevoir l’Aquarius ainsi que les migrants et réfugiés présents à son bord. Jean-Claude Gayssot, le président du port de Sète, avait fait savoir à l’ONG, dès le lundi 13 août, qu’un accueil serait possible, à la condition d’obtenir le feu vert du gouvernement.
©Jean-Jacques ADER
Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, lui a apporté son soutien en déclarant, le lendemain sur France Inter, qu’il est « tout à fait possible techniquement de les accueillir si l’État français l’acceptait et […] que la France se grandirait de faire preuve d’humanité ». Elle a également rappelé que, dans son histoire, la région avait déjà accueilli, sans en être affaiblie, un million de réfugiés fuyant les heures sombres de l’Espagne, dans les années 1930.
Déjà, en juin dernier, le navire humanitaire avait dû se dérouter jusqu’en Espagne pour trouver refuge car Malte et l’Italie, avaient, dans un premier temps, refusé l’accès à leur territoire. Après plusieurs jours de négociation, un accord a donc été conclu entre cinq pays européens pour se répartir l’accueil des rescapés. Dans le cadre de cet accord, la France accueillera 60 d’entre eux.
Ces prises de position convaincront-elles le gouvernement de réaffirmer une tradition de terre d’accueil et de ne plus fermer ses côtes à l’Aquarius ?
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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