Les Gilets jaunes occitans ont mis en ligne, le 20 janvier, une plateforme participative pour contrer le Grand débat national lancé le 15 janvier par le gouvernement, qu’ils jugent peu démocratique. Le site Internet comptabilise 700 membres à ce jour.
©Paul Périé« Nous n’arrivons pas à avoir la parole dans le Grand débat national », estime un Gilet jaune, membre du collectif toulousain, qui souhaite rester anonyme. Pour pallier cela, le mouvement régional a lancé une plateforme participative le 20 janvier. Un site Internet où chacun peut proposer un sujet, argumenter, s’exprimer et voter. 700 personnes se sont déjà inscrites.
Pour administrer le site, une quinzaine de manifestants se sont proposés, mais la modération de la plateforme est ouverte à tous. « Tout le monde peut signaler un contenu jugé indésirable. Après validation, le sujet est placé dans une corbeille ouverte, accessible et visible par tous », précise le Gilet jaune.
« Depuis le retrait de la commission nationale du débat public (CNDP) il n’y a aucune transparence et le gouvernement verrouille certains points. Les questions sont imposées. Et le président ne s’est pas engagé à prendre en compte les propositions », déplore-t-il. Il souligne par ailleurs que les référents départementaux sont nommés par les préfets, ce qui ne garantit pas, selon lui, l’indépendance du débat.
Ironie du sort, Cap Collectif, la start-up française qui a développé cette plateforme, s’occupe aussi de la page Internet dédiée au Grand débat national. « Nous ne prenons pas parti. Nous considérons seulement que les modes de gouvernance dans les institutions, les entreprises ou les syndicats sont devenus obsolètes », assure Cyril Lage, son fondateur. Incontournable, l’entreprise de civic tech a déjà organisé 700 projets participatifs, boîtes à idées, consultations citoyennes, financements collectifs, etc. Avant les militants toulousains, ceux de La Réunion avaient déjà eu recours à ses services, gratuitement.
« Les Gilets jaunes n’ont pas confiance dans le gouvernement, il était normal qu’ils aient leurs propres outils », explique Cyril Lage. Pour lui, les deux plateformes ne s’opposent pas, mais vont dans « la même direction ». Deux autres se préparent dans les régions de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Bretagne. Un site national, « Le vrai débat », va être lancé d’ici la fin de la semaine.
Brice Bacquet
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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Commentaires
Chaboy René le 10/12/2024 à 06:55
Bonjour je souhaite participer au grand débat des gilets jaunes occitans . Merci de m'informer pour entrer dans la plateforme, de mon côté je relaie l'information dans mon réseau de correspondants
Cordialement René Chaboy
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Fabien Pomiès le 10/12/2024 à 14:49
Bonjour,
Le lien est inclus dans l'article : https://midi-pyrenees.plateforme-gilets-jaunes.fr/
Wolfrom Philippe le 10/12/2024 à 12:31
Les inégalités sociales ne sont pas " un sujet à débat ", mais un scandale qui ne sera soulagé que par une authentique redistribution. Commençons sans discours à éradiquer la fraude fiscale qui avec 60 à 70 milliards d'euros. Cela permettrait d'améliorer de 800 euros par mois les revenus mini des 7 à 8 millions de nos concitoyen au-dessous du SMIC. Et si le complémente semble trop ( important!), il suffit de consacrer la moitié à des investissements pour l'amélioration de l'habitat familial.
Mazeaud Yves le 10/12/2024 à 20:20
POUR UNE DEMOCRATIE AUTHENTIQUE
Bravo pour cette initiative ! Bien qu'il faille être stratégique : chaque plate-forme "régionale" ne devra pas se concurrencer. Il faudra aller vers une mise en commun, d'où l'intérêt essentiel de la création d'un site national.
Ceci étant, tout le monde est convaincu que les débats macron ne changeront pas la face du monde, puisque "le cap restera inchangé" dit-il à l'avance et qu'il s’agit pour lui de s’assurer que le pays soit gouverné par les nantis qui prétendent en être propriétaires.
ALORS QUE FAIRE ?
Oui, que faire de notre belle contre-plateforme bourrée de propositions parfois contradictoires ?
Pour que la vie change vraiment, il s'agit au bout du compte de CHANGER LA GOUVERNANCE DU PAYS.
Les Gilets Jaunes doivent prendre le temps de construire un vrai PROJET citoyen, et de fixer les règles de la future gouvernance politique.
Dans ce but, sur le site :
- Le citoyen pourrait ajouter un thème qu’il souhaite voir abordé. Ces thèmes constitueraient les axes du projet.
- Chaque thème ferait l’objet d’un diagnostic partagé, complété, amendé par les citoyens.
- Sur le thème de son choix, chaque citoyen pourrait rédiger une proposition concrète, une idée qui pourrait faire l’objet d’une loi ou d’un décret, et qui aille dans le sens du progrès humain et de l’intérêt général du pays.
- Pour éviter les contradictions et les oppositions synonymes d'affaiblissement du mouvement, le site pourrait prévoir que chaque citoyen puisse EMETTRE UN AVIS PAR VOTE sur chacune des propositions formulées (pour, contre, blanc, abstention). La comptabilité des votes permettrait de déterminer les volontés majoritaires, de hiérarchiser les priorités et de dégager une philosophie d’ensemble du projet.
- Vouloir débattre et construire un projet c’est bien, mais LE BUT EST QU'IL SOIT APPLIQUE !! De nombreux GJ, élus ou tirés au sort en leur sein, pourraient porter ce projet à tout niveau (local, départemental, régional, national, et pourquoi pas au niveau européen), lors de chaque élection. Des convergences sur la base de similitudes programmatiques sont possibles à tout niveau, pour éviter la dispersion synonyme de défaite.
- Le problème de la « représentation » ne se poserait plus alors dans les mêmes termes : le principe de souveraineté imposera de prévoir le cadre d'action de l'élu Gilet Jaune : buts et contrôle de la mission, RIC, durée du mandat, évaluation des réponses apportées aux problèmes des gens, etc.).
NE PAS SE MÉPRENDRE
Cette initiative ne signifierait aucunement qu’il faut rentrer chez soi et prendre la souris de son PC. On peut émettre des propositions, en débattre et même voter à partir de son portable … sur n’importe quel rond-point ! Chaque samedi, sur chaque rond-point, ce site interactif (avec sa déclinaison sur Facebook) serait une occasion d’échanges, de discussions et de liens supplémentaires, et ce serait faire œuvre utile que d’y participer et de faire participer le plus grand nombre.
Ceci est un appel à communiquer svp à la contre-plateforme participative et au site national "le vrai débat". A partager largement donc. Merci.
lightweight le 10/12/2024 à 11:02
Chronologie nécessaire pour bien restructurer l’ imposition des français:
Rapatrier l’ argent caché dans TOUS les paradis fiscaux et autres lieux d’ optimisation, d’ évasion fiscale. L’ estimer assez précisément au moins pour en tenir compte dans les discussions et faire le nécessaire auprès des banques.
Supprimer l’ essentiel des niches fiscales.
Exiger que chacun paye l’ impôt à la mesure de ses moyens par l’ instauration d’ une quinzaine de tranches d’ imposition, voire plus pour atténuer les effets de seuil. Ajouter au moins trois ou quatre tranches à la situation actuelle pour les revenus supérieurs afin de pouvoir au moins baisser la TVA sur les produits alimentaires de première nécessité, au-delà d’ une forte réduction de la fourchette des salaires, sans tomber dans l’ exagération de l’ ex URSS (salaires de 1 à 4 environ).
Supprimer la fraude à la carte vitale et aux aides sociales indues.
Un ISF restant inutile dans sa composante non immobilière puisque quinze tranches bien dimensionnées (voire plus).
A porter à la connaissance et à la réflexion publique de préférence:
Retarder le début des dépenses sur un futur avion de combat qui doit être lancé cette année en coopération avec l’ Allemagne. Tous les pays européens doivent y participer financièrement (au moins une majorité d’ entre eux). C’est le minimum à obtenir avant de commencer vingt années de dépenses jusqu’ au début de production. Ce programme a été décidé à la sauvette pour essayer de garder en vie une industrie aéronautique européenne militaire et surtout pour tenter d’ éviter un quasi monopole du F35 américain grâce à ses avantages opérationnels, bien installé en Europe dès l’ an dernier (6 pays), et au moins pour trente ans.
Les spécialistes lobbyistes peuvent-ils garantir que ce projet fera mieux sur le plan opérationnel que le F35 d’ aujourd’hui sur tous les plans et pour quel prix forcément sous évalué par eux ? Ils ne le peuvent, ignorant ce que fera de plus le F35 dans 20 ans selon la tradition américaine qui ne va pas arrêter de faire évoluer cet avion pour nous offrir le plaisir de pouvoir éventuellement combler notre retard...
Quel nouveau système pointera son nez dans 20 ans aux US pour intéresser une bonne partie des européens comme avec le F35 il y a quelques années, provoquant la mévente du Rafale depuis le début du siècle, imposant une dispendieuse cadence de survie en production de 11 par an depuis 2006 et moins avant. Une véritable gabegie :
20 ans (1999/2018), après 20 ans d’ études et d’ essais (1979/1998), pour livrer 152 avions à nos forces…, c’ est à peine plus que le nombre de F35 qui seront livrés cette année (131) à une douzaine de pays; et la gabegie n’ est pas terminée puisque le dernier de l’ engagement ancien pour 180 exemplaires ne serait livré qu’ en 2027!!!
L’ excuse d’ étaler la dépense à fait long feu
Tous les européens, doivent pouvoir entendre des avis « autorisés » de tous bords sur cette situation ( s’ il y a des volontaires ), après 20 ans de silence à l’ exception d’ un de nos ministre qui avait osé dire que le programme Rafale était mal géré, engagé; il avait été invité à faire un tour en Mirage 2000 et on ne l’ a plus entendu).
Les français sont assez intelligents (les candidats aux élections savent nous le dire en campagne électorale), pour comprendre si un programme d’ armement est plus motivé par le souci d’ occuper l’ industrie, pour être présent, pour continuer à exister, que par le souci d’ être sûr de posséder un armement d’ une efficacité suffisante dans la durée.
Des échanges ont-ils eu lieu avec les pays européens engagés sur le F35 depuis plusieurs années, plus récemment pour d’ autres (Belgique), et bientôt au moins un autre, pour fonder nos choix?…..Aucun débat au niveau européen sur le sujet. Pas de commentaire sur ces choix…