Nuit Incolore sera en concert ce vendredi 21 avril au Connexion Live. Cet artiste aux sonorités mélancoliques se sert de ses sentiments et de son passé pour donner naissance à ses mélodies. Dans son dernier EP, “Insomnia”, l’artiste revient sur ses origines en tant qu’enfant adopté au Vietnam qui a grandi en Suisse.
Ce soir du vendredi 21 avril, les étoiles vont s’éteindre pour laisser Nuit Incolore briller sur les planches du Connexion Live à Toulouse. Ce qui guide la plume de cet artiste lors de ses productions musicales : ses émotions et son passé.
Nuit Incolore, de son vrai nom Théo Marclay, se nourrit de sa mélancolie nocturne pour créer des sons qui lui permettent d’exorciser ses démons et ceux de ses auditeurs. « La musique a toujours été un exutoire pour moi. Mes mauvaises pensées se transposent dans les touches du piano », souligne l’artiste de 22 ans.
Avant de toucher avec ses productions plusieurs millions de personnes sur Youtube, Théo Marclay a passé une enfance marquée par un sentiment de décalage avec ses camarades de classe. Théo Marclay était le seul asiatique et a vécu de nombreuses scènes de racisme ordinaire. Il ne parlait d’ailleurs pas de son adoption par crainte de moquerie. « J’ai été adopté à l’âge de cinq mois à Hô Chi Minh au Vietnam, j’ai grandi ensuite en Suisse en ne conservant aucun souvenir de ma vie en Asie », explique Nuit Incolore. En passant à l’âge adulte, la musique est devenue sa confidente. « J’utilisais des souvenirs pour nourrir mes mélodies », se rappelle l’artiste.
Pour son dernier projet, nommé “Insomnia”, Nuit Incolore s’est d’ailleurs lancé dans une introspection liée à ses origines. « J’ai toujours été dans le déni concernant mes racines. Maintenant que je suis confronté au regard du public, cela me fait questionner sur qui je suis. C’est un grand point d’interrogation pour moi », souligne Théo Marclay. En se penchant sur son rapport à son passé, celui-ci a ressenti un sentiment d’abandon et de solitude. Cette introspection a notamment donné naissance à ses morceaux “Dépassé“, et “Loin” qui font partie de son dernier EP.
Mais son rapport à son pays d’origine reste un sujet difficile. « Je ne suis revenu qu’une fois au Vietnam pour visiter mon orphelinat à l’âge de dix ans, accompagné par mes parents adoptifs. C’était touchant, mais perturbant. Peut-être qu’aujourd’hui, si j’y retournais, je ressentirais davantage de sentiments », indique, ému, Nuit Incolore. « Je n’ai pas encore eu le cran de faire des recherches sur mes parents biologiques. Je ne sais pas vraiment ce que je ressens par rapport à eux. Je suis trop heureux en ce moment pour me pencher sur ce sujet », ajoute le chanteur.
Même si ses racines font partie intégrante de sa personne, Nuit Incolore ne souhaite pas que celles-ci deviennent l’essence de son art. Pour lui, la musique, avant d’être un moyen de plonger dans son passé, est un outil de communication lui permettant d’être honnête avec ses sentiments que ce soit vis-à-vis de son public ou de lui-même. « Il y a une part de moi que je dévoile dans mes musiques. Mais une partie de mes pensées est cachée entre les lignes de mes textes. Et je suis le seul à pouvoir les voir », confesse l’artiste.
Infos pratiques : Nuit Incolore au Connexion Live ce vendredi 21 avril à 20h. Prix sur place : 18 euros. Plus d’informations sur le site du Connexion Live.
Corentin Bell
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