Fin mars, la salle mythique du Connexion Live à Toulouse changeait de propriétaire. L’établissement phare de la culture toulousaine va vivre de gros changements. Une nouvelle qui ne fait pas l’unanimité.
Un repère des artistes locaux, une référence de la scène ouverte et une programmation éclectique… Le Connexion Live est, depuis son ouverture il y a 12 ans à Toulouse, un haut lieu de la culture locale. Fin mars, cette salle incontournable du centre-ville a changé de propriétaire. Selon la chargée de communication de la salle, « le lieu ne gardera pas la même atmosphère que l’on connaît aujourd’hui ».
Ce sont deux collaborateurs déjà à la tête de plusieurs établissements toulousains, qui ont repris l’affaire : Olivier Bouscatel et Arthur Adrien. Ils détiennent notamment les Illustres, et le premier gère les Halles de la Cité et Chéri Chéri. Les deux associés étaient en discussion avec le Connexion Live depuis deux ans. La signature a donc été bouclée à la fin du mois dernier.
Les deux associés ont déjà prévu d’engager une série de travaux pour la salle. « Nous allons commencer par faire un grand coup de propre », explique Arthur Adrien. Le Connexion Live et sa programmation resteront inchangés jusqu’à fin juin, avant une fermeture prévue cet été pour accueillir le début du chantier. Pendant cette période, le gérant espère néanmoins pouvoir ouvrir l’établissement le week-end, pour des soirées club.
Si les travaux ont déjà été réfléchis, le concept, lui, reste encore à définir. La chargée de communication le confie : « les changements sont encore flous ». Une information confirmée par Arthur Adrien : « Ce que nous voulons, c’est une identité assez large qui permette de proposer une programmation diverse ». Une chose est sûre, c’est sous un autre nom que l’établissement accueillera ses visiteurs dès la rentrée.
Pour les gérants, le projet n’est pas de faire disparaître le live du futur ex Connexion, mais il apparaîtra de manière plus ponctuelle : « Cela permettra une meilleure réussite des concerts et des soirées live », estime Arthur Adrien. À l’avenir, les scènes ouvertes et les concerts de petits artistes locaux pourraient toutefois laisser leur place à du Comedy Club et des spectacles de Drag Queen.
« Ce qui manquait au Connexion Live, c’est une continuité dans les soirées. Les gens venaient pour un concert puis partaient. C’est sûrement ce qui pêchait dans l’offre. Notre volonté est de les faire rester », explique le collaborateur. Pour cela, l’accent va être mis sur l’offre de restauration street food.
Du côté des employés, l’équipe de l’actuel Connexion Live restera la même : « Le principe, c’est de garder tous ceux qui veulent rester », explique le nouveau gérant. Intacte… ou presque ! Le technicien du son, lui, se prépare déjà à ses dernières soirées. « Au vu de la diminution du nombre de concerts, on risque de me voir moins souvent ici ! » déplore-t-il.
À Toulouse, cette nouvelle a été reçue comme un coup de massue par les acteurs du monde du spectacle. Une pétition « contre la fermeture du Connexion Live » a été lancée et largement partagée sur les réseaux sociaux. 3000 signatures ont déjà été recueillies. Sa créatrice déplore la fermeture de « la dernière salle de concert encore accessible aux artistes locaux et émergents ».
D’autres ont réagi sur les réseaux sociaux, comme le vidéaste toulousain TPZ Rap qui dénonce une situation « injuste ». Pour lui, le Connexion était « la seule salle qui accueillait encore des Open Mic, était accessible à la location pour des artistes à 200 auditeurs par mois, faisait passer d’incroyables moments de convivialité aux gros artistes qui la sold-out ! ».
Fanny Sauveplane
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