Transporté d’Afrique par les oiseaux migrateurs, le virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo a déjà été repéré dans les Pyrénées-Orientales. Il l’est désormais en Corse et pourrait également se proposer dans l’Aude, le Gard, l’Hérault, l’Ardèche, le Var, ou les Alpes-Maritimes.
La menace date d’octobre dernier mais elle est relancée. Le virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo (FHCC), détecté dans les Pyrénées-Orientales a l’automne par des équipes de chercheurs de Laurence Vial, épidémiologiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) de Montpellier, vient d’être repéré en Corse selon Le Point.
L’Institut Pasteur explique la circulation du virus dans les régions du pourtour méditerranéen par le climat “chaud et sec”. L’Aude, le Gard, l’Hérault, l’Ardèche, le Var, les Alpes-Maritimes et la Corse seraient concernées. L’institut souligne par ailleurs que, avec le réchauffement climatique, le problème pourrait « s’étendre à la France métropolitaine dans les prochains années »..
Cette affection, similaire à Ebola, est propagée par les tiques “Hyalomma marginatum” qui prolifèrent peu à peu dans le sud du pays. Dans son rapport, le Cirad de Montpellier détaille le fruit de ses analyses de la tique Hyalomma marginatum, un « vecteur avéré du virus ». C’est au printemps que cet acarien se réveille et s’active. Il peut devenir porteur du virus en se nourrissant du sang d’animaux « eux-mêmes infectés ». Les ongulés sont les principaux concernés, particulièrement les bovins, même s’ils ne « développent pas de symptôme ».
La tique infectée va alors transmettre le pathogène à un autre animal à son tour ou bien à sa descendance. Même si les Hyalomma ciblent les animaux en général, il est possible qu’elles piquent l’homme également. Toutefois « la fréquence de piqûre à l’être humain est supposée faible », selon le Cirad, ces arachnides n’ayant pas « d’appétence particulière » pour les humains et étant « généralement plus visibles » car plus grosses.
Arrivé d’Afrique par les oiseaux migrateurs, le virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo a déjà fait des victimes en Espagne. Le Cirad fait état de « un à trois cas humain rapportés chaque année ». Certaines sont décédées.
Pour s’en prémunir, il n’y a pas de secret. Il faut à tout prix éviter les piqûres de tiques, la contamination étant immédiate. Pas ou peu de balade en hautes herbes, donc. L’Institut Pasteur, de son côté, recommande le « port de chaussures fermées, avec le pantalon dans les chaussettes » lors des escapades en campagne et hors des sentiers balisés. Les vêtements « clairs et couvrants », permettant de faciliter le repérage, peuvent se révéler utile, de même que les répulsifs homologués.
Il n’existe pour l’heure pas de traitement contre cette maladie. Le diagnostic en lui-même est ardu, la première phase de la maladie étant similaire à une grippe. « Fièvre, fatigue, maux de tête, diarrhée…», précise l’Institut Pasteur. Si les symptômes ne disparaissent pas, des « plaques de sang sous-cutanées » peuvent apparaitre sur le corps. Dans le pire des cas, des « hémorragies internes peuvent se déclencher » et le patient risque le décès par « défaillance du foie, des reins, du système respiratoire ou cardiovasculaire ». Pas d’alarmisme outre mesure, cependant : « Les symptômes sont généralement peu sévères », rappelle l’Institut Pasteur.
Adrien Pateau
Commentaires