Le radon, un gaz cancérogène, se trouve dans de très nombreux bâtiments d’Occitanie. L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire a recensé toutes les communes de France présentant des risques.
Le radon, un gaz radioactif, incolore et inodore, est présent sur tout le territoire et sa concentration varie considérablement d’un endroit à un autre. C’est donc pour informer que l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire a recensé la présence de cet élément dans les communes françaises en les classant sur une carte (voir encadré) en trois catégories. Cet élément chimique provenant de la désintégration de l’uranium et de celle du thorium, deux éléments naturellement présents dans les roches du sol, est une préoccupation majeure en Occitanie. Dans le détail, si la peau est suffisamment épaisse pour ne pas être affectée par le radon, ce n’est pas le cas, notamment, des voies respiratoires. En effet, le nombre annuel de décès par cancer du poumon dû à l’exposition domestique au radon est estimé à environ 3 000 en France, selon l’ISRN. Cette cause correspond à 10 % des cancers du poumon et peut être majorée par 20 en cas de tabagisme associé.
La Bretagne et le centre de la France semblent être très impactés, cependant l’Occitanie n’est pas épargnée par ce potentiel radon. Le nord de la Lozère, une grande partie de l’Aveyron, le sud du Tarn ou encore la plupart des communes de la chaîne des Pyrénées paraissent néanmoins être les plus touchés dans la région, selon l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire. Au niveau local, certaines préfectures et sous-préfectures se trouvent en zone au potentiel radon élevé comme Rodez, Mende ou Castres. Bonne nouvelle, les grandes villes de la région telles que Toulouse, Montpellier, Perpignan, Carcassonne, Nîmes, Cahors se trouvent toutes en zone 1 à potentiel faible.
Le radon présent dans l’air, notamment dans les lieux clos comme les bâtiments, s’y infiltre à cause de la concentration de cet élément chimique dans le sol, mais aussi la perméabilité et l’humidité de celui-ci. Au-delà de ces caractéristiques environnementales, l’état du bâtiment tient également une responsabilité importante puisque le radon pénètre par les fissures du sol, des murs, les parois des étages, les joints de construction ou encore les équipements sanitaires.
Pour remédier à la présence de ce gaz dans l’air, plusieurs méthodes existent pour diminuer sa concentration. Elles consistent à assurer l’étanchéité entre le sol et le bâti, améliorer le renouvellement de l’air et traiter le soubassement.
La première catégorie regroupe les villes au potentiel radon le plus faible. On y trouve particulièrement des formations calcaires, sableuses et argileuses constitutives des grands bassins sédimentaires (bassin parisien, bassin aquitain) et des formations volcaniques basaltiques (massif central, Polynésie française, Antilles…) qui ont pour point commun une faible teneur en uranium.
La seconde catégorie correspond aux zones situées sur des formations avec peu d’uranium, mais avec des caractéristiques géologiques spéciales comme les failles ou les mines souterraines, favorisant le transfert du radon vers les bâtiments.
Les zones de catégorie 3 pour le radon sont sur des formations géologiques riches en uranium, telles que le granit (massif armoricain, massif central, Guyane française…), le volcanique (massif central, Polynésie française, Mayotte…), le grès et les schistes noirs. Plus de 40% des bâtiments sur ces zones ont des niveaux élevés de radon.
Esteban Xivecas
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