Cette semaine, à Perpignan, les 650 élèves d’Alembert ont fait leur rentrée avec une tenue unique. La directrice de l’établissement et le maire Louis Aliot se félicitent des premiers jours de test de l’uniforme à l’école, tandis que la FCPE reste réticente.
À Perpignan, la rentrée des classes avait une saveur particulière pour les élèves du groupe scolaire d’Alembert. La reprise des cours s’est faite sous le signe de l’uniforme et ce sont 650 enfants qui ont revêtu la tenue unique pour la première fois. Lors de son passage au ministère de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé la mise en place, sous forme d’expérimentation, de l’uniforme à l’école. Perpignan s’était rapidement porté volontaire, au même titre que plusieurs autres communes. Louis Aliot, le maire, se félicite des premiers jours de test : « De ce que j’ai vu chez les plus jeunes, ils sont heureux de pouvoir porter la tenue, d’être tous ensembles et d’avoir les mêmes habits. C’est un peu comme dans une équipe de football ou de rugby, il y a une cohésion qui se forme. Ce sont des débuts plutôt encourageants ».
Au sein de l’école élémentaire d’Alembert, où l’uniforme va être expérimenté pendant deux ans, la directrice, Marie-Laure Rius, se réjouit également : « C’était une volonté d’équipe d’essayer la tenue unique. Quand la proposition est tombée, on n’a pas hésité. On voulait effectuer un travail sur le sentiment d’appartenance de l’école. À la rentrée, les enfants étaient contents, ils ont trouvé l’uniforme beau et confortable. La tenue a été accueillie avec plaisir à l’image d’un petit garçon qui m’a dit : “Je trouve qu’on a de la chance d’avoir le même habit, d’être tous pareil” », confie-t-elle. Avant de concéder que le projet d’uniforme n’est pas encore validé par tout le monde : « Toutes les familles ne sont pas convaincues, certaines n’ont pas aimé. Mais une grande majorité a trouvé cette tenue unique pratique. Ça évite à des parents de devoir réfléchir à comment habiller leurs enfants avant d’aller à l’école. »
Selon Louis Aliot, l’uniforme à l’école est « l’un des moyens d’éviter les disparités, mais cela ne va pas tout régler. La tenue unique peut permettre d’éviter dans les écoles le concours de celui qui a la plus grande marque ». Pour ce premier essai de la tenue unique à Perpignan, le kit comprend deux t-shirts, deux polos et un sweat-shirt. Des habits qui ont un coût et si le projet venait à s’agrandir, l’édile, attend une aide supplémentaire du gouvernement. « C’est la mairie qui a payé et l’État va nous rembourser la moitié. Si cela se généralise, cela aura un coût très important. Et à ce moment-là, il faudra discuter avec l’État pour voir comment on va être accompagné. On a 10 000 élèves sur la ville et les coûts seraient donc énormes », détaille le maire de Perpignan.
De son côté, la FCPE reste opposée au dispositif. Rémy Landri, président de l’association de parents d’élèves au niveau départemental, ne cache pas son inquiétude. « À tous les niveaux, on voit qu’on manque de moyens. D’ailleurs le maire de Perpignan pose la question du financement de cet uniforme. La mairie s’occupe d’un problème qui n’en est pas un. On veut des aides aux parents pour les fournitures scolaires, car la vie est de plus en chère et il faut au moins un enseignant, tout le temps, dans toutes les classes. Ça ce sont des mesures importantes », s’alarme-t-il.
Louis Aliot répond que « les écoles coûtent 25 millions d’euros » par an à Perpignan et qu’elles « restent en très bon état avec plus d’un million d’euros d’investissements chaque année ». La FCPE avait publié en début de semaine un communiqué pour dire « non au port de l’uniforme à l’école d’Alembert ». Pour ces parents d’élèves « l’uniforme ne sera jamais l’arbre qui cache la forêt des inégalités ».
Thomas Salis
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