La tarification saisonnière de l’eau devrait être mise en place au 1er juin prochain dans la Métropole de Toulouse. Une date d’entrée en vigueur à laquelle s’opposent les élus de l’opposition qui dénoncent une augmentation des prix pour les habitants en 2024.
C’est un sujet qui risque de concentrer les débats. Les élus de Toulouse Métropole, lors du conseil communautaire de ce jeudi 4 avril, vont devoir voter la tarification saisonnière de l’eau. Une méthode, proposée lors de la Cop Occitanie par le président de la Métropole, Jean-Luc Moudenc, qui doit permettre une prise de conscience des usagers sur la nécessité de faire des économies d’eau l’été, alors que l’eau de la Garonne se fait plus rare à cette période. « Si nous voulons changer les comportements des habitants, c’est bien sur les tarifs qu’il faut jouer », estime Jean-Luc Moudenc qui précise que « les quantités consommées sont égales pendant la période estivale et hivernale sur la métropole ».
Dans le détail, cette nouvelle tarification prévoit que le prix de l’eau augmente de 42% du 1er juin au 31 octobre, soit durant cinq mois, pour baisser de 30% de novembre à mai, soit sept mois. Ainsi, un usager qui a la même consommation toute l’année, paiera le même prix qu’avant l’entrée en vigueur de cette méthode. Alors qu’un foyer consommant plus d’eau en été verra sa facture augmenter. Jusqu’ici, le groupe d’opposition Métropole écologiste, solidaire et citoyenne (MESC) ne se dit « pas formellement contre cette méthode ». Mais là où ça coince, c’est que cette tarification serait mise en place à partir du 1er juin prochain. Ce qui est trop tôt pour MESC.
« Si elle démarre en milieu d’année, les abonnés vont payer l’eau plus cher en 2024. Et ce, même s’ils réduisent leur consommation », alerte Sophie Boubidi, membre du groupe d’opposition. Elle explique : « Ils ne vont pas pouvoir bénéficier de la réduction des tarifs de 30% prévue de janvier à mai inclus. Les abonnés vont en effet payer l’eau au taux actuel sur cette période ». Selon le groupe d’opposition, cela va représenter une augmentation de 13% sur la facture des habitants de la métropole en 2024. « Un foyer de trois personnes, qui consomme 120 mètres cubes à l’année, va devoir débourser 49 euros de plus cette année », indique Sophie Boubidi.
La majorité ne nie pas cet impact sur le portefeuille des Toulousains et se justifie. « Nous pensons qu’il vaut mieux faire cet effort tout de suite », estime le président de la Métropole. L’opposition réclame toutefois un report de la tarification saisonnière au 1er janvier 2025. Elle déposera d’ailleurs un vœu en ce sens lors du conseil communautaire. « Il faut que l’on prenne le temps cette année. Pour nous, cette tarification saisonnière n’est pas aboutie. Elle doit être plus travaillée », estime Sophie Boubidi. Jean-Luc Moudenc n’est pas de cet avis. « Non, il ne faut pas l’étudier davantage. L’agence du bassin Adour-Garonne se demande déjà comment on va faire cet été », rapporte-t-il.
Sauf que, selon l’opposition, la raison de la mise en place de la tarification saisonnière de l’eau au 1er juin, qui représentera un plus perçu de 12 millions d’euros, est tout autre. « Ce montant va servir à abonder un fonds créé afin de garantir l’équilibre financier du délégataire », souligne Sophie Boubidi qui base ses propos sur un avenant au contrat de concession des services publics de l’eau avec la société Véolia devant être voté lors du conseil. « Il y est écrit noir sur blanc que la collectivité s’engage à compenser financièrement les impacts de la mise en place de cette tarification. On comprend mieux pourquoi la Métropole tient absolument à la mettre en place en cours d’année », dénonce l’élue.
Mais la majorité réfute. « Ces 12 millions d’euros n’iront pas au délégataire. Ils restent à la Métropole. Et cet argent reviendra au consommateur », assure Pierre Trautman, membre du bureau de Toulouse Métropole, en charge de la commande publique. Et concernant l’avenant au contrat lui-même, l’élu explique : « Toute évolution extérieure au contrat doit être compensée. Ce qui est le cas de cette tarification saisonnière qui est une décision nouvelle de la collectivité ». Robert Medina, vice-président de Toulouse Métropole en charge de l’eau et de l’assainissement ajoute : « Nous n’avions pas de problèmes d’eau quand nous avions signé ce contrat ».
Mis à part ces inquiétudes sur la tarification saisonnière de l’eau, l’opposition métropolitaine réclame la mise en place d’une tarification progressive. En clair, que le tarif au mètre cube, qui est actuellement de 3,34 euros sur la métropole, croît à mesure que la consommation augmente. Une demande que ne retiendra pas la majorité. « La tarification progressive a été écartée par le Conseil économique social et environnemental au motif que la moitié des Français ne sont pas équipés de compteurs individuels actuellement », rapporte Jean-Luc Moudenc.
Ce taux grimpe même à 70% au sein de la métropole. Cette dernière a donc, à son tour, fait le choix de rejeter cette méthode au profit de la tarification saisonnière de l’eau. « Si nous avions choisi la tarification progressive, nous aurions créé de l’injustice parce que nous aurions fait payer la même chose à tout le monde », révèle le président de Toulouse Métropole. La majorité proposera toutefois un vœu à la fin du conseil métropolitain pour demander à l’Etat de généraliser les compteurs individuels.
Commentaires
champenois maryse le 08/09/2024 à 12:39
C'est complètement injuste le prix de l eau doit être le même pour tout le monde et toute l année encore une façon de pénaliser les personnes qui ont un jardin ou une piscine il faut arrêter de stigmatiser certaine personnes et de mettre de l huile sur le feu par des mesures innapropriees et injustes.