Ce vendredi 1er décembre aura lieu le dernier conseil municipal de l’année à Toulouse. À cette occasion, et au regard de l’actualité du moment, les groupes d’opposition Alternative Municipaliste et Citoyenne (AMC) et Toulouse Écologiste, Solidaire et Citoyenne (TESC) présenteront un vœu concernant l’hébergement des enfants scolarisés actuellement à la rue ; ils demanderont ainsi à Jean-Luc Moudenc d’agir, au-delà de ses compétences.
Le dernier conseil municipal de l’année approche à Toulouse. Ce vendredi 1er décembre, les élus municipaux se réuniront une ultime fois pour acter les décisions stratégiques de la ville, une occasion que saisit l’opposition pour déposer un vœu sur un sujet d’actualité non-inscrit à l’ordre du jour concernant la situation « inacceptable » des enfants vivant actuellement à la rue. « Ils sont des centaines dont la famille a reçu un courrier de fin de prise en charge à l’hôtel en mai dernier. Depuis, ils sont à la rue », constate Agathe Roby, conseillère municipale, membre du groupe Alternative Municipaliste et Citoyenne (AMC). Les associations et les parents d’élèves de plusieurs écoles se sont mobilisés en réquisitionnant des établissements scolaires pour les héberger. De son côté, l’opposition toulousaine a alerté Jean-Luc Moudenc, maire de la Ville rose, par deux lettres ouvertes : « Que compte-t-il faire pour venir en aide à ces familles ? »
Réponse : « Envoyer les huissiers pour expulser ces gens des écoles réquisitionnées », rappelle Agathe Roby. Selon l’édile, « ces occupations sont totalement illégales », avançait-il le 22 novembre dernier, justifiant ainsi sa décision. « Mais on ne parle pas là de droit mais bien d’humanité », clame l’élue d’opposition, qui ne comprend pas que l’on puisse laisser dormir dehors des nourrissons alors que les premières températures négatives ont été enregistrées à Toulouse. Mais pour Jean-Luc Moudenc, c’est à la préfecture d’intervenir, l’hébergement d’urgence étant compétence de l’État. Un argument qui fait bondir Agathe Roby : « En parlant de compétence, était-ce la sienne que de saisir l’Académie pour que les enseignants ayant apporté leur aide à ces familles soient sanctionnés ? »
Et si l’élue AMC entendait l’argument de la non-compétence, « la municipalité peut quand même faire quelque chose… » « Ne serait-ce que laisser-faire », la coupe son collègue Maxime Le Texier. « Certes, ces occupations sont illégales, mais les familles actuellement hébergées dans les écoles ne causent aucun dégât. Toutes les écoles sont opérationnelles tous les matins. Alors ne peut-on pas les y laisser attendre une solution à l’abri », demande Agathe Roby. A défaut, elle demande à la Mairie de mettre des locaux municipaux non utilisés à disposition comme des salles de réunion, des appartements vides… A cette requête, Jean-Luc Moudenc a d’ores et déjà annoncé la mise à disposition d’un immeuble de l’ancien Centre d’essais aéronautiques de Toulouse (CEAT), situé à Jolimont, qui pourrait accueillir une centaine de personnes. « Ce n’est pas suffisant ! » lance l’élue d’opposition, estimant qu’il serait aberrant d’héberger les enfants sans leur famille… A ce jour, aucune date n’est avancée pour la mise en place de cet hébergement temporaire.
« La Municipalité peut également faciliter l’aide aux enfants en s’assurant qu’ils bénéficient de la cantine gratuite et de l’accès au CLAE et au centre de loisirs pour qu’ils puissent se tenir au chaud », énumère Agathe Roby. Elle juge également du ressort de la Mairie de solliciter le préfet pour mettre tous les acteurs de la solidarité autour d’une table et trouver une solution. « Jean-Luc Moudenc se targue en permanence d’avoir des relations privilégiées avec le préfet, pourquoi ne les utilise-t-il pas pour régler cette situation ? » s’interroge Maxime Le Texier. C’est tout l’objet du vœu que présentera l’opposition au conseil municipal de vendredi : demander à la majorité « de faire preuve d’humanité ». « Mais nous ne nous faisons pas d’illusions… »
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