Un recours en annulation du permis de construire de la Tour Occitanie a été déposé, ce jeudi 12 décembre par 4 associations et plusieurs riverains. Ils dénoncent l’impact environnemental et urbanistique du projet et soulèvent des questions de sécurité.
Les opposants à la Tour Occitanie n’en démordent pas. Après un recours gracieux en annulation du permis de construire, rejeté le 15 octobre, ils en déposent un nouveau, contentieux celui-ci : « Il y a une volonté forte de la municipalité d’imposer ce projet pharaonique et disproportionné. Son permis de construire a été délivré dans l’irresponsabilité la plus totale », explique Richard Mebaoudj, porte-parole du collectif Non au gratte-ciel de Toulouse et cosignataire du recours déposé ce 12 décembre, aux côtés de l’association Les amis de la Terre, de France nature environnement et du Droit au logement, ainsi que de plusieurs riverains du quartier Matabiau.
« Ce qui nous a frappé, c’est l’absence de réponse solide à chacune des questions soulevées par l’enquête publique ou l’autorité environnementale », s’indigne à son tour Jean Olivier, le directeur régional de France nature environnement.
Parmi les sujets litigieux, figurent le manque d’évaluation de la hausse du trafic automobile, l’absence de définition explicite des matériaux de construction utilisés ou une prise en compte trop légère de la vulnérabilité du projet à des risques d’accident ou de catastrophe majeure : « En cas de rupture du barrage de la Ganguise, dans l’Aude, le point de déversement de l’eau, via le Canal du Midi, se situe sur le site du bâtiment du tri postal. Et l’on va construire à 15 mètres de là ! » avertit Jean Olivier. Le niveau de la nappe phréatique étant particulièrement haut dans la zone, le responsable associatif pointe en outre un risque d’inondation. La végétation de la tour pourrait aussi poser problème : « L’effet du vent sur les arbres en façade ne sera évalué qu’après leur plantation », dit-il.
Enfin, les incertitudes sur la consommation énergétique du bâtiment sont encore trop importantes pour les défenseurs de l’environnement : « C’est la tour des mensonges », se désole Daniel Roussée, président des Amis de la Terre Midi-Pyrénées, qui explique ce qui, selon lui, a précipité l’adoption du projet : « Les normes énergétiques européennes de construction vont changer à partir de 2020. Il fallait faire vite ! »
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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