Ce mardi 27 avril, les employés de Thalès Alenia Space à Toulouse sont en grève. Au centre de leurs revendications, de meilleurs conditions de négociation des salaires et une redistribution plus équitable des profits.
A l’appel d’une intersyndicale Force Ouvrière, CGT et CFE-CGC, les salariés de Thalès Alenia Space se sont mis en grève ce mardi 27 avril, conséquence de plusieurs mois d’un dialogue difficile avec la direction. Une mobilisation née de la frustration accumulée depuis le début de la crise sanitaire, comme l’explique Benoit Lepeix, délégué Force ouvrière : « Les salariés se sont arrachés l’an passé pour rattraper le retard accumulé au mois de mars, en travaillant les soirs et les week-ends. Cette année, on a de nouvelles commandes, donc beaucoup d’activités. »
Même son de cloche du côté de Lionel Detrey, délégué CGT du groupe : « Ils se targuent d’avoir le meilleur dialogue social de France, mais depuis des mois, on fait face à une direction méprisante. La goutte qui a fait déborder le vase, ça a été le changement de règle de négociation des salaires, qui était rétroactif et qui ne l’est plus. »
En clair, la date de révision des salaires a été retardée de six mois, et le pourcentage de revalorisation abaissé de 1,5 à 1,2 %. Les syndicats sont immédiatement montés au créneau. Le 8 avril, une pétition signée par 33 % des salariés (sur les deux sites français de Toulouse et Cannes), est restée lettre morte. Depuis, l’intersyndicale est en grève des instances, boycottant le dialogue social.
Autre enjeu de la grève, une meilleure répartition des profits, malgré un bilan 2020 en forte baisse, comme l’explique Lionel Detrey : « La direction estime que l’on n’a pas été assez performants. C’est pas totalement faux. Mais les actionnaires se sont tout de même versé 10 millions d’euros de dividendes, et ils nous ont laissés entre 1,5 et 3 millions pour les salariés. C’est cette fausse répartition des richesses qui est frustrante. »
Covid oblige, les grévistes ont dû repenser leur mode d’action. Afin de respecter les protocoles sanitaires et d’impliquer ceux en télétravail, l’intersyndicale organise depuis le début de la mobilisation des Assemblées Générales virtuelles. Grace à un système téléphonique, les salariés des deux sites français peuvent échanger sur leurs différents griefs. Un procédé qui rend la mobilisation plus compliquée, mais qui continue à fédérer. Ce mardi, 300 personnes à Toulouse et 300 personnes à Cannes ont participé à la réunion en ligne.
Thalès annonçait en janvier dernier la signature de deux contrats estimés à 1,47 milliards d’euros, pour la fourniture de 12 satellites. Contactée, la direction du groupe n’a pas souhaité faire de commentaire sur la mobilisation du jour.
Mathieu Yerle
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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