INDÉPENDANCE. Difficilement envisageable à l’échelle d’une ville, l’autonomie en électricité d’origine renouvelable est en revanche une hypothèse loin d’être saugrenue pour la région en Occitanie à l’horizon 2050. À condition de poursuivre les efforts en termes d’économie de consommation tout en misant sur le développement de nouvelles technologies vertes.
Si de l’avis des experts, une autonomie d’électricité à base d’énergies renouvelables paraît difficilement envisageable à Toulouse, il suffit de dézoomer un peu pour avoir des raisons d’espérer. « Une ville, quelle qu’elle soit, n’est pas la meilleure échelle pour évoquer ces questions. Le développement de l’hydroélectrique, de l’éolien ou du photovoltaïque nécessite un espace qui n’est pas disponible en ville. Il faut donc penser en termes d’interconnexions entre milieu urbain et rural », explique Bénédicte Riey, chef de projet au sein de l’agence régionale du développement durable de Midi-Pyrénées (Arpe), et animatrice de l’Observatoire régional de l’énergie (Oremip). Et si l’on prend en compte les chiffres constatés ces dernières années pour la région Occitanie, la situation est même plus réjouissante qu’il n’y paraît.
Source : Observatoire régional de l’énergie de Midi-Pyrénées
« Il y a déjà eu beaucoup d’efforts réalisés et si l’on tient les objectifs fixés par le Schéma régional climat air énergie (SRCAE), à l’horizon 2050, nous ne serons pas loin d’une région à énergie positive », poursuit l’experte. Selon plusieurs études publiées par l’Oremip, en 2014, sur l’ensemble de la grande région, 32 611 Gigawatts-heure d’électricité ont été consommés tandis que près de 15 000 GWh ont été produits à partir d’énergies renouvelables. Si l’écart est encore important, les courbes ont en tout cas tendance à se rapprocher. Selon les prédictions, la production d’origine renouvelable devrait atteindre les 25 000 GWh en 2020 alors que la consommation baisse depuis plusieurs années. À la fois en raison des efforts de comportement mais aussi de la crise économique qui a touché le secteur industriel.
« Continuer à agir pour faire baisser la consommation est une priorité. Et cela passe forcément par un travail sur l’isolation car le chauffage représente 70% de la consommation d’électricité », observe Bénédicte Riey. Les acteurs de l’environnement comptent ainsi sur les nombreux dispositifs d’aide à la rénovation pour atteindre l’objectif régional de moins 15% de consommation d’électricité en 2020 par rapport à 2005. Un chiffre relativement important compte tenu de l’expansion démographique.
Du côté de la production d’électricité d’origine renouvelable, là aussi on mise sur les politiques d’aide aux porteurs de projets. Mais si le développement du photovoltaïque est à la portée des particuliers et des entreprises, celui de l’éolien ou de l’hydroélectricité résulte plus de la puissance publique. « Il y a un peu de retard dans le domaine de la production mais au niveau de la région il y a une vraie volonté politique d’atteindre l’indépendance énergétique. Et l’on peut envisager qu’avec des avancées technologiques dans le photovoltaïque par exemple, ce retard soit largement rattrapable d’ici 2050 », estime Bénédicte Riey.
Au niveau national aussi l’optimisme est de mise. L’an dernier, une étude de l’Agence nationale de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie démontrait qu’en 2050, la France pourrait produire 100% de son électricité via des sources d’énergies renouvelables. Sans que cela soit plus cher. Le coût serait équivalent au scenario prévu par la loi sur la transition énergétique qui table sur un mix composé à 40% de renouvelable et un peu plus de 50% de nucléaire. Pour atteindre cet objectif l’Ademe estime notamment qu’il faudrait multiplier par 10 la puissance des parcs éoliens et solaire.
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