INDEPENDANCE. Rares mais réelles, les maisons 100% énergie renouvelable existent. L’une d’entre elles se situe à Drémil Lafage, à quelques kilomètres à l’Est de Toulouse. Son propriétaire explique comment il a notamment atteint son autonomie en électricité. Visite de cette maison avant-gardiste.
Pas de sonnette à l’entrée pour signaler sa présence, mais une cloche. Il ne s’agit pas là d’une coquetterie mais d’une volonté de Philippe Flament, le propriétaire et constructeur de cette maison autonome : « Tout simplement, pour consommer moins d’électricité ! » Dans l’objectif d’économiser l’énergie et plus encore, de la produire, ici, tout est minutieusement pensé. L’orientation des vitrages principaux de la maison permet de capter les rayons solaires pour garder la chaleur l’hiver, et l’avancée du toit et les panneaux solaires déploient une ombre portée sur les baies vitrées pour maintenir la fraîcheur des lieux l’été.
Depuis 20 ans maintenant, Philippe Flament apporte des améliorations constantes à son installation. Il est fier d’ouvrir sa maison aux curieux, de leur faire faire le tour du propriétaire et de dévoiler le dispositif qu’il a lui-même conçu. D’ailleurs, il aime à rappeler qu’il a tout fait seul, « ce qui nécessite d’être un minimum ingénieux et surtout bricoleur », s’amuse-t-il. Tout en donnant des explications techniques, il se dirige vers le jardin. Au-dessus de la terrasse sont fixés des panneaux photovoltaïques pour l’électricité et des capteurs solaires thermiques pour alimenter la maison en eau chaude (deux panneaux de 5 m² chauffent 300 litres d’eau) et en chauffage. Une cheminée trônant au milieu de la salle à manger assure l’appoint les jours de grand froid… « avec du bois de récup’ bien sûr », précise le propriétaire, écolo dans l’âme.
« Nous sommes totalement sevrés du pétrole »
Et lorsque Philippe Flament pousse la porte de sa maison, les détails parlent d’eux-mêmes. « Un quart des cloisons sont faites de briques crues, elles n’ont donc pas nécessité d’énergie pour les cuire comme les briques traditionnelles », explique-t-il, effleurant le matériau des doigts. En levant la tête, le bois est omniprésent, « du bois brut non traité au plafond et du pin des Landes sur les murs », poursuit-il, ouvrant une à une les portes des chambres de ses deux filles. Là, pas besoin d’appuyer sur l’interrupteur pour poursuivre la visite, des puits de lumière se chargent de l’éclairage.
Mais les enfants ne vivent plus dans la maison, ils occupent une dépendance adjacente que leur père a bâtie de ses mains : « Plus moderne, elle dispose d’un toit 100% photovoltaïque et d’une installation aérothermique pour le chauffage d’appoint. Elle est entièrement construite en écomatériaux: du bois massif recouvert d’un bardage pour les murs et isolation à la fibre de bois. »
À l’intérieur des deux habitations, tout est électrique, «jusqu’à la tondeuse et nos véhicules. Nous sommes totalement sevrés du pétrole», se réjouit Philippe Flament. La famille parvient à produire assez d’énergie pour son autoconsommation et en revend même aux fournisseurs. « Annuellement, nous produisons 11 000 kWh. Nous en revendons 6 500 kWh et en consommons 3 000 kWh. Ainsi, nous réalisons 500€ d’économie par an », s’exclame-t-il. Toutefois, car il faut bien aborder le côté budgétaire, l’investissement reste conséquent : « L’installation de tous les dispositifs a un surcoût de 5 à 10% de la valeur de la construction. » Mais peu importe, car il s’agit avant tout d’une volonté de marquer le moins possible la planète de son empreinte. Il appuie ses dires en désignant triomphalement ses deux stations de comptage, disposées sur un buffet, l’une affichant l’électricité produite (3.46 kWh), l’autre celle consommée (45w) en temps réel. Mais si tout lui semble aujourd’hui évident, il se souvient que lorsqu’il a lancé son projet, il passait pour un précurseur. Lui estime plutôt que « ce sont les autres qui sont en retard ! »
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Commentaires
FLAMENT Philippe le 10/10/2024 à 20:32
Bonjour,
Ma recette annuelle est en fait de 6500€ pour la vente d'électricité.
Elle se rajoute à l'économie de 500€ relative à l'autoproduction et autoconsommation d'électricité solaire.
Cette réalisation confirme qu'il est possible de se passer de toutes les énergies sales ou nocives.