POSSIBLES. Les précurseurs sont là où l’on ne les attend pas. Scientifiques et ingénieurs n’ont plus le monopole de l’innovation. Aujourd’hui, les acteurs du changement sont des bricoleurs, des médecins, des professeurs ou des citoyens engagés. Ils font un pas de côté, relient des points a priori éloignés et sortent des chemins balisés pour construire une société plus juste, plus verte, ou encore à la pointe de la technologie. Cette semaine, la rédaction a fouillé dans ses archives pour mettre en avant les Toulousains qui l’ont marquée en 2016.
«Etre précurseur, c’est ouvrir le champ des possibles», explique Valérie Randé, directrice générale de Madeeli, l’agence régionale de développement économique, de l’export et de l’innovation. «Nous nous occupons du concours régional de l’innovation et cette année, nous avons reçu près de 290 dossiers venant de toute l’Occitanie dont 60% des deux métropoles», décrit-elle avant d’ajouter : «Toulouse est une terre d’innovation.»
Selon elle, le dynamisme de la ville dans ce domaine s’explique par plusieurs facteurs : l’implantation de laboratoires et de grandes écoles entres autres, mais aussi de structures accompagnantes : «Toulouse dispose d’un écosystème assez riche et propose de nombreux outils comme les incubateurs.» Côté initiatives citoyennes, même son de cloche : «Il existe une vraie vitalité des associations alternatives à Toulouse, et grâce à la grande proportion d’étudiants, il y a un réservoir d’énergies mobilisables», explique Benjamin Malan, membre de la coordination d’Alternatiba.
Le but de ce mouvement est de faire converger un ensemble de projets émanant d’entreprises, de collectivités et d’associations autour de la transition écologique et du climat. Celui qui a aussi été un des instigateurs de Citoy’enR, une coopérative visant à installer des panneaux photovoltaïques sur les toits de Toulouse, estime qu’«innover n’est cependant pas facile.» Plusieurs difficultés peuvent ainsi se présenter sur le chemin des apprentis précurseurs : «Si on veut
que l’innovation prenne de l’ampleur, il faut se tourner vers les collectivités. Or, pour débloquer des budgets cela peut prendre de six mois à un an. Dans un premier temps, il vaut mieux ne pas avoir à en vivre, surtout lorsque cela implique un changement de comportement ou de société.» Mais s’il est réaliste, Benjamin Malan croit en l’effet boule de neige. Au départ, ils n’étaient que trois pour monter Alternatiba Toulouse, mais le forum qu’ils ont fini par organiser a rassemblé plus de 35 000 visiteurs. «Les solutions sont là, il faut simplement les faire connaître», conclut-il
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