ACTEUR – La parité a toujours fait partie de l’horizon de pensée de Frédéric Jacquiaux. Convaincu qu’elle est une des clés de son épanouissement personnel et professionnel, cet ingénieur en informatique toulousain partage aujourd’hui son expérience au sein du cercle Happy Men.
« Je constate simplement que l’égalité entre femmes et hommes rend plus heureux. » C’est ainsi que Frédéric Jacquiaux, 52 ans, résume son engagement pour la parité. Cet ingénieur chez Orange est l’un des cofondateurs de l’antenne toulousaine du mouvement national Happy Men, un cercle national qui agit en faveur de l’égalité professionnelle en entreprise.
Tous les deux mois, lui et une dizaine de ses collègues se retrouvent, entre hommes, à l’heure du déjeuner pour aborder cette question. «Cela prend des formes très informelles, nous débattons de notions parfois assez philosophiques. Une de nos dernières discussions a porté sur l’égalité salariale et notamment sur le ressenti des hommes qui gagnaient moins que leurs épouses.» Il est aussi question du poids des stéréotypes, des façons de concilier vies professionnelle et personnelle… Des partages d’expériences destinés à faire avancer chacun dans sa réflexion et ses pratiques.
Et dans ce domaine, Frédéric Jacquiaux ne manque pas d’exemples. Il estime avoir toujours pris des décisions d’égal à égal avec son épouse. «Lorsqu’elle a eu une proposition pour partir travailler en Espagne à Barcelone, je l’ai suivie car cela représentait une opportunité professionnelle importante pour elle. À cette époque, je me suis alors retrouvé dans la situation du mari qui gagnait moins que son épouse. Elle avait un logement de fonction, des primes d’éloignement. Plus tard, lorsque j’ai décroché un poste en Guyane, c’est elle qui m’a suivi.»
« Je suis convaincu que si elle avait dû s’occuper davantage des enfants, elle n’en serait pas là aujourd’hui »
À la naissance de leur deuxième enfant, Frédéric Jacquiaux décide de travailler à 80 %. Sa perte de salaire est alors compensée par la Caisse d’Allocation Familiales. Il profite de voir ses mercredis libérés pour s’occuper de ses enfants. Aujourd’hui encore, si l’un d’eux est malade, c’est lui qui prend rendez-vous chez le médecin. «Je ne me suis jamais dit que ce n’était pas mon devoir», explique-t-il. De quoi tisser une relation privilégiée avec ses enfants. «Ils se confient indifféremment à leurs deux parents, y compris pour leurs histoires de cœur», glisse-t-il en souriant.
Des choix qui, selon lui, n’ont pas eu d’impact sur sa carrière. «Peut-être parce que je suis un homme justement », glisse-t-il. En revanche, il estime que cela a joué sur celle de sa femme, aujourd’hui responsable des opérations du transit à l’agence toulousaine de la Deutsche Bahn, la SNCF allemande. «Je suis convaincu que si elle avait dû s’occuper davantage des enfants, elle n’en serait pas là aujourd’hui. Cela lui permet de rester plus tard, de partir en déplacements…», poursuit l’ingénieur.
S’impliquer dans la naissance du mouvement Happy Men à Toulouse lui semblait donc naturel. «Je baigne dans cette conception de l’égalité depuis tout petit. Ma mère était principale de collège et mon père instituteur, et j’ai toujours entendu un discours féministe à la maison.» Mais tous les Happy Men n’ont pas ce profil. «Certains viennent de milieux beaucoup plus machistes», tient-il à souligner. «Comme quoi c’est possible.»
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