WATT ? – Bientôt cinq réacteurs nucléaires de plus seront arrêtés pour des raisons de sécurité. A l’heure où la production d’électricité en France repose à 75 % sur l’atome, et où les questions environnementales sont incontournables, développer les énergies alternatives devient de plus en plus urgent. Cette semaine, le JT remonte le fil de cette électricité dite «verte», celle qui puise sa force dans le souffle du vent d’Autan, la chaleur du soleil du Midi ou dans le cours de la Garonne.
Et si notre électricité ne venait plus du nucléaire ? Pour l’Agence française de l’environnement et de maîtrise de l’énergie, utiliser une énergie 100% verte est envisageable pour 2050. Et déjà, entreprises, distributeurs, citoyens prennent le pas. Un Toulousain peut, par exemple, décider de s’abonner à une offre d’électricité renouvelable. Même si ce consommateur ne reçoit pas directement de l’énergie verte à son domicile, le fournisseur devra acheter ou produire autant d’électricité renouvelable que ce qui est consommé. Ainsi, en 2015, la part de ces énergies dans la production totale s’élevait à 17,4 %. Mais pour que ces alternatives au nucléaire atteignent domiciles et lieux de travail, il faut aussi que les moyens de distribution s’adaptent.
Aujourd’hui, le Réseau de transport d’électricité (RTE), une filiale d’EDF, doit relever un nouveau défi, le maillage actuel étant centralisé autour du nucléaire. Il faut qu’il soit capable d’absorber un grand nombre de nouveaux flux liés aux énergies renouvelables, dont certains sont intermittents. Pour cela, le déploiement de “smart grids” est privilégié plutôt que le remplacement ou le renforcement des maillages existants. Ces réseaux de distribution d’électricité dits “intelligents” permettent d’affiner l’équilibre entre production et consommation à l’instant T. À Toulouse, Engie Ineo a conçu et installé un smart grid pour connecter, à l’échelle d’une Zone d’activité économique (ZAE), les installations qui consomment de l’énergie, celles qui en produisent et celles qui la stockent. Le projet toulousain Sogrid vient également de dresser son premier bilan.
Mise en place en septembre 2015 et testée sur plus de 1 000 foyers de la ville, cette innovation menée par Enedis (ex-ERDF) et STMicroelectronics, est une première mondiale. Grâce, notamment à une série de capteurs, Sogrid permet de piloter intégralement le réseau électrique en temps réel. Si cette innovation prend de l’ampleur, on peut donc espérer que, demain, recevoir des informations, par exemple d’un panneau solaire ou d’une éolienne, et ajuster leur distribution d’énergie sur le réseau électrique sera banal. Depuis cet été, s’ajoute à cet élan la publication d’une ordonnance permettant l’autoconsommation collective. Ce qui est produit localement peut donc dorénavant être consommé localement. Les initiatives pour avancer vers la transition énergétique se multiplient, le JT fait le tour de celles-là métropole.
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