Dans l’Hérault, une expérimentation avec des petites guêpes pour lutter contre des papillons ravageurs offre montre une alternative aux pesticides dans les vignobles.
L’expérimentation des lâchers de trichogrammes, des petites guêpes, pour lutter contre des papillons ravageurs dans les vignobles de l’Hérault, semble avoir rencontré un franc succès. Cette initiative, menée en août 2023 dans quatre caves coopératives et deux caves particulières, a fait l’objet d’une soirée de restitution des résultats à la cave de l’Ormarine.
Le papillon ravageur en question, Cryptoblabes gnidiella, est apparu en France il y a une décennie et continue de menacer les vignobles méditerranéens, notamment en raison de ses attaques sur les cépages tardifs. Son attraction pour le sucre présent dans le miellat sécrété par les cochenilles ou dans les raisins très mûrs peut entraîner des pertes de récolte significatives.
Face à cette menace, des caves coopératives et particulières ont décidé d’expérimenter une approche novatrice basée sur le lâcher de trichogrammes. La soirée de restitution des résultats a réuni toutes les parties prenantes, dont la Coopération Agricole Occitanie, les Vignerons Indépendants de l’Hérault et la Chambre d’agriculture de l’Hérault.
Les résultats de cette expérimentation semblent prometteurs, montrant que le lâcher de trichogrammes dans les vignobles peut être « au moins aussi efficace que l’utilisation d’un insecticide », selon le conseil départemental de l’Hérault. Forts de ces premiers succès, les professionnels ont exprimé leur volonté de poursuivre l’expérimentation en 2024, en élargissant même son champ d’application à de nouvelles parcelles.
Malgré les défis logistiques liés à l’utilisation de matériel vivant que sont les trichogrammes, les participants restent déterminés à développer cette méthode de lutte biologique. Celle-ci offre une alternative précieuse pour les parcelles en bordure de cours d’eau où les insecticides sont prohibés, ainsi qu’une solution attrayante pour les viticulteurs engagés dans l’agriculture biologique.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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