Après des propos sur le RER toulousain de Jean-Luc Moudenc dans la presse, l’opposition monte à son tour au créneau. Le premier défendant sa troisième ligne de métro, la seconde plébiscitant le RER.
Les invectives autour du RER toulousain n’en finissent plus entre la majorité de Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole et son opposition. Ce vendredi 8 juillet, dans les colonnes d’Actu Toulouse, l’édile toulousain livrait, de façon désinhibée, ce qu’il pensait du RER toulousain… et des élus qui soutenaient ce projet. Selon lui, un train ne vaudra jamais un métro. Entre les lignes, Marc Péré, président du groupe Alternative pour une Métropole Citoyenne (AMC) et fervent défenseur du RER toulousain, lit une décision de la Métropole : « Ces propos mettent donc un terme au projet : tant que cet exécutif sera présent, rien ne sera fait ».
Toujours dans l’article de nos confrères, Jean-Luc Moudenc argumente en vantant les avantages d’une troisième ligne de métro par rapport au RER : « La troisième ligne de métro va enlever 90 000 véhicules par jour sur les routes toulousaines », contre « seulement 20 000 pour le RER ». De même, pour les usagers, le projet municipal serait selon lui plus pertinent avec un passage de rame toutes les 3,30 minutes (en dehors des heures de pointe), contre 15 à 30 minutes pour un train.
Mais selon Marc Péré, « comparer l’intérêt du métro et du RER, pour condamner ce dernier, est une absurdité totale ». L’élu explique que ces deux projets ne doivent pas être opposés mais complémentaires. L’un permettant aux habitants de la périphérie toulousaine de rejoindre la Ville rose ou de la traverser, tandis que l’autre permet d’y circuler.
Autre point d’achoppement, le budget. Jean-Luc Moudenc affirme que le RER toulousain ne serait pas finançable : « Le RER, c’est trois milliards d’euros, mais le budget ferroviaire de la Région Occitanie à l’échelle de tout le territoire est cinq fois inférieur… Autrement dit, personne ne sait comment ce serait financé ! » Sans compter que le train coûterait plus cher également en fonctionnement, fait-il savoir.
Propos mensongers pour l’opposition, « car les chiffres annoncés sur le coût de construction du futur RER et de sa future fréquentation sont fantaisistes. Les résultats des études portant sur le projet de RER ont été gardés secrets. Il nous a fallu interpeller l’Etat et son agence spécialisée dans le droit à l’accès à l’information, pour obliger la Métropole à les rendre publics, ce qu’ils n’ont toujours pas fait », fustige Marc Péré. Ce dernier retourne d’ailleurs les attaques budgétaires de Jean-Luc Moudenc à son auteur : « Qu’il nous explique combien coûtera réellement sa troisième ligne de métro, comment il compte la financer, et combien devront payer les non-Toulousains pour ce projet ! »
Les positions de la majorité métropolitaine « trahissent l’absolu désintérêt de cet exécutif pour lutter contre le réchauffement climatique, au-delà des déclarations vides de sens : les dizaines de milliers de véhicules qui polluent toute l’agglomération toulousaine sont pour cet exécutif notre avenir commun, et qu’importe si cela s’amplifie chaque année et dure encore trente ans », lance Marc Péré. Pour lui et ses collègues du groupe AMC, le RER toulousain est « la seule réponse responsable » pour garantir l’amélioration de la qualité de vie des habitants et la lutte contre le réchauffement climatique.
Ne pas en faire assez pour l’écologie ! Une accusation régulièrement portée par les groupes d’opposition aux équipes de Jean-Luc Moudenc, et qui agace profondément le principal intéressé. Celui-ci y répond avec véhémence dans les colonnes d’Actu Toulouse : « Budget cyclable, plan 100 000 arbres, îlots de fraîcheur, réseau de chaleur, plus grande centrale photovoltaïque urbaine de France, transformation de l’île du Ramier en poumon vert, jardins partagés… Quand on prend n’importe quel paramètre autour de l’écologie, l’ancienne équipe municipale n’a pas été foutue de réaliser le tiers de ce qu’on a fait ! »
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