Tandis que les débats se concentrent sur la troisième ligne de métro, le collectif citoyen Rallumons l’étoile compte, lui, sur le ferroviaire pour véritablement lutter contre les embouteillages. Il porte un projet ambitieux de réseau express de trains métropolitains.
DRCe mercredi 11 juillet, le conseil syndical de Tisséo a dévoilé un tracé de la future troisième ligne de métro présenté comme définitif. Mais pour certains, la partie n’est pas totalement jouée. C’est le cas du collectif Rallumons l’étoile, qui expliquait le 26 juin dernier son idée de RER métropolitain : « Nous ne sommes pas du tout opposés à cette nouvelle ligne mais c’est un très bon projet pour la Ville rose, pas pour ”l’agglo morose”. Afin de véritablement endiguer les embouteillages, il manque un échelon dans cette vision : le train », estime Benoît, membre du collectif citoyen.
Depuis un an et demi, les partisans de ce réseau de trains express ont élaboré un schéma semblable au modèle parisien mais aussi à celui de nombreuses autres métropoles européennes. Le projet est en apparence simple : s’appuyer sur le maillage existant en augmentant à la fois la cadence des trains et leur capacité. « Actuellement, ils fonctionnent seulement aux heures de pointe et surtout, ils ne traversent pas la ville. Ils s’arrêtent soit à Matabiau, soit dans les gares périphériques. Il est incompréhensible qu’à Toulouse et en province en général, on ne soit pas aptes à avoir des trains performants alors que c’est possible partout ailleurs », poursuit Benoît.
Maire de L’Union et vice-président de la métropole, Marc Péré défend lui aussi un RER toulousain. Son projet prévoit cinq lignes connectées aux stations de métro existantes, ou présagées dans le cadre d’une troisième ligne de métro amputée de sa partie sud. Chacun de ces trains s’arrêterait à la périphérie de Toulouse « afin d’éviter de saturer la gare Matabiau », explique Marc Péré. Or, c’est sur ce point que les opinions divergent. « La congestion de Matabiau est artificielle. En tant que terminus, les trains y patientent pendant 15 minutes alors qu’une halte dure seulement trois minutes. Développer les trains n’a de sens que si on les fait traverser la ville », argue Benoît.
Pour démontrer la pertinence de son projet, le collectif compte avancer pas à pas : « La plupart des infrastructures sont là et l’on peut imaginer à l’horizon 2021 une ligne reliant Castelnau-d’Estretefonds au Nord, à Baziège au Sud, avec des trains toutes les heures. Les recettes générées par la hausse de fréquentation compenseraient les coûts supplémentaires liés à l’entretien ou les frais de personnel. Et cela justifierait les travaux nécessaires par la suite sur les voies ou les quais. » D’ici la fin de l’année, Rallumons l’étoile envisage la possibilité d’affréter lui-même un train pour le faire circuler sur cette ligne afin de créer l’événement et fédérer un maximum de citoyens, d’entreprises et bien sûr d’élus.
Car si la situation du ferroviaire est aujourd’hui sur une voie de garage, c’est avant tout un problème institutionnel selon Benoît : « Pour Tisséo, les trains sont la compétence de la Région et à l’inverse pour cette dernière, tout ce qui est métropolitain relève de Tisséo. Notre but est de générer la dynamique pour débloquer tout ça et montrer que tout le monde a intérêt à coopérer. Sinon, il n’y aura jamais de vraie alternative à la voiture. »
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