En ce début d’année 2024, les élus de l’opposition à Toulouse somment à nouveau la majorité d’agir afin de sauver le Pavillon Mazar. L’édifice est devenu un véritable lieu culturel avant de rencontrer d’importants problèmes financiers, obligeant ses propriétaires à fermer ses portes.
Le Pavillon Mazar est dans la tourmente depuis plusieurs années. Et en ce début d’année 2024, les élus du groupe “Toulouse écologiste solidaire et citoyenne” (TESC) interpellent la majorité de Jean-Luc Moudenc afin de sauver ce lieu emblématique de la Ville rose. Pour l’opposition, « il est encore temps d’agir » : « Toulouse a peu de lieux de créations culturelles et regorge pourtant de nombreux acteurs et de multiples talents. Nous demandons à Jean-Luc Moudenc d’ouvrir les discussions avec le propriétaire du Pavillon Mazar afin de définir les conditions de rachat et de trouver une issue qui permette de redonner vie à ce lieu unique de la culture toulousaine. »
Le Pavillon Mazar, édifice emblématique de la vie artistique toulousaine, a ouvert ses portes en 1826. Abritant d’abord un marché aux draps, il est ensuite transformé en lieu culturel dès 1997 par le Groupe Merci, une compagnie de théâtre toulousaine fondée un an plus tôt. L’adresse devient ainsi le symbole de la création théâtrale de la Ville rose. La troupe procède alors à d’importantes rénovations au sein de ce « laboratoire permanent des arts de la scène » afin d’y accueillir toutes sortes de projets artistiques.
En 2020, le propriétaire décide finalement de ne pas renouveler le bail du Groupe Merci. Les comédiens se sont alors tournés vers les collectivités locales pour les aider à sauver le Pavillon Mazar et pour lui « conserver sa vocation théâtrale. » Seulement, les choses ne se sont pas passées comme prévu. Les élus de l’opposition déplorent : « Alors que le Conseil départemental de la Haute-Garonne, la Région Occitanie et la DRAC s’étaient engagés à investir pour sauvegarder ce lieu qui, selon une ordonnance de 1945, doit conserver une vocation culturelle, Jean-Luc Moudenc a refusé de se porter acquéreur (contrairement à sa promesse de campagne), précipitant la fermeture du Pavillon et l’expulsion du groupe Merci. »
L’opposition accuse alors la majorité de « sacrifier la culture toulousaine » en évoquant également « une baisse régulière des subventions aux associations culturelles, l’abandon de Mix’Art Myrys ou encore la vente de l’Espace Croix Baragnon, des Nouveautés, l’abandon de la Maison de l’image… »
Trois ans plus tard, où en est le Pavillon Mazar ? L’établissement a changé de propriétaire, pour autant, il reste fermé. Cette situation est une occasion en or selon les élus de l’opposition : « Il y a donc une opportunité pour la Ville de Toulouse, qui doit se saisir de façon urgente de ce dossier afin de créer les conditions de rachat de ce lieu emblématique pour lui redonner sa vocation de laboratoire de recherche culturelle au service des Toulousaines et des Toulousains. »
Contactée par Le Journal Toulousain, la Mairie de Toulouse est restée relativement vague quant à un éventuel rachat du Pavillon Mazar. Elle explique alors : « Nous souhaitons que le Pavillon Mazar poursuive une activité autour de la création théâtrale. Nous avions fait une proposition de location du lieu qui n’a pas abouti avant un changement de propriétaire. Cependant, le Pavillon Mazar ne peut avoir une autre affectation ni être démoli sans l’autorisation du ministère de la Culture, car il est protégé, à la fois au titre des monuments historiques et par l’ordonnance de 1945. » Pour l’heure, aucune solution ne semble se dessiner à court ou moyen terme.
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