La Mairie et la Métropole de Toulouse ont décidé d’augmenter les tarifs des musées dès le 1er septembre. La gratuité mise en place chaque premier dimanche du mois va également disparaître lors de la saison estivale et ce, dès 2024. Voici pourquoi.
C’est un changement qui ne va pas passer inaperçu pour les habitués des musées. Les tarifs des établissements culturels de Toulouse vont augmenter au 1er septembre prochain. « Chaque musée avait sa propre grille tarifaire. L’objectif est donc d’avoir une meilleure lisibilité des tarifs applicables. Mais aussi d’assurer le plan de développement des musées », indique Pierre Esplugas-Labatut, adjoint au maire en charge des musées, au Journal Toulousain.
Ont d’ailleurs été investis « 85 millions d’euros de 2014 à 2022 dans les établissements culturels », rappelle l’élu avant de notamment citer les travaux de la chapelle de La Grave, du musée Saint-Raymond ou encore du musée des Augustins qui doit d’ailleurs ouvrir temporairement ses portes au public cet été, mais également les investissements réalisés pour la tenue des grandes expositions. « Tout cela a un coût », souligne Pierre Esplugas-Labatut.
Ainsi, il faudra, dès la rentrée, compter neuf euros pour les expositions permanentes et 12 euros pour les expositions temporaires dans les grands établissements de Toulouse, comme le Muséum. Du côté des petits établissements, tels que le musée des arts précieux Paul-Dupuy ou le Quai des Savoirs, les prix seront désormais de cinq euros pour les expositions permanentes et de neuf euros pour les expositions temporaires.
Les tarifs réduits, dont ceux bénéficiant aux 6 à 18 ans, aux étudiants et aux seniors, vont également changer. Ils s’élèveront à cinq euros pour les expositions permanentes et huit euros pour les expositions temporaires dans les grands établissements et à, respectivement, trois et cinq euros dans les petits. « Nous ne sommes pas dans l’excessif. Cette augmentation des coûts est raisonnable et ne mérite pas un tel éclat de l’opposition », estime Pierre Esplugas-Labatut.
Des élus de l’opposition municipale et métropolitaine ont effectivement dénoncé cette hausse des tarifs, mais surtout la disparation de la gratuité des musées chaque premier dimanche du mois lors de la période estivale dès 2024. En effet, elle ne sera plus en vigueur que de septembre à avril. Sur Twitter, Agathe Roby, membre du groupe d’opposition Alternative municipaliste citoyenne (AMC), dénonce « une décision désastreuse pour l’accès à la culture ».
L’adjoint n’est pas de cet avis : « Je ne pense pas que la gratuité permette une démocratisation de la culture. Il est démagogique de dire cela. D’autant qu’il n’y a pas plus d’affluence dans les musées le premier dimanche du mois que les autres jours ». Si une telle décision a été prise, c’est pour « que les touristes participent au financement de l’activité muséale ». « Ils sont prêts à payer pour accéder aux musées », constate Pierre Esplugas-Labatut.
L’élu tient par ailleurs à préciser que mettre fin à la gratuité chaque premier dimanche du mois de mai à août « n’est pas une décision unilatérale ». « Nous l’avons faite à la suite d’un comparatif de ce qui se passe ailleurs en France », appuie l’adjoint au maire en charge des musées qui rappelle qu’il n’existe pas une telle gratuité au musée du Louvre ou encore au musée des Beaux-Arts de Lyon, par exemple.
« Cela aurait pu être envisageable de proposer la gratuité des musées à tous les Toulousains. C’est une piste légitime. Mais elle n’a pas été retenue. Je trouve d’ailleurs cela assez discriminant », confie Pierre Esplugas-Labatut. En revanche, les moins de six ans, les personnes bénéficiant des minima sociaux ou en situation de handicap continueront à bénéficier de la gratuité des musées à Toulouse.
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