Alors que le site avait sombré dans l’oubli industriel après le départ de la société Signify, la municipalité de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) a entrepris une nouvelle direction pour remplacer l’ancienne usine. Goodman France, propriétaire des lieux depuis 2022, a achevé la démolition des structures et se penche déjà sur un projet futur qui couvrira 14 hectares. L’idée qui se dessine est celle d’une cité numérique flambant neuve destinée à accueillir une multitude de jeunes pousses technologiques.
Abandonnée depuis le début de l’année 2022, cette usine était jadis le site d’activité de la société Signify, qui avait choisi de déménager son exploitation au Plessis-Pâté (Essonne). Cette fermeture avait, à l’époque, suscité une mobilisation intense parmi les employés. Depuis lors, Goodman France et la municipalité de Villeneuve-Saint-Georges ont œuvré main dans la main pour trouver une solution à ce lieu. Une phase initiale de chantier de plus de 9 mois a été réalisée, comprenant d’importants travaux préparatoires. Cela a été essentiel pour tous les sites de construction, un peu comme une régénération de l’endroit afin de rétablir des bases solides. Goodman France s’est spécialisé dans ce domaine depuis 2019.
Jean-Christophe Canter est chargé de l’attractivité territoriale à Villeneuve-Saint-Georges. Selon lui, l’objectif de ce projet est de faire émerger une cité numérique à la place d’un site qui a une histoire marquée par le ferroviaire. Il déclare : “Nous sommes satisfaits de la manière dont Goodman a repensé ces 14 hectares. À l’origine, l’idée d’un grand centre de données avait été évoquée, mais elle a finalement été rejetée par le conseil municipal l’hiver dernier. Ainsi, un campus numérique est sur le point de voir le jour, avec une réduction de la hauteur de façade, passant de 32 mètres à 15 mètres. Il pourrait y avoir un petit espace réservé aux données, mais surtout un hôtel industriel capable d’accueillir des start-ups en rotation. Cela fera de cet endroit une référence dans le domaine de la technologie et du numérique.”
Cependant, du côté de Goodman France, la prudence est de mise. En effet, des discussions sont toujours en cours avec les élus de Villeneuve-Saint-Georges pour définir les contours précis du projet. Ces échanges se poursuivent également avec le département du Val-de-Marne et la région Île-de-France, et devraient s’étendre jusqu’à la fin de l’année, voire janvier 2024.
En ce moment, le montant de l’investissement est estimé à environ 210 millions d’euros par la municipalité de Villeneuve-Saint-Georges. Du côté de Goodman France, il est encore un peu tôt pour fournir un chiffre précis, car il faut prendre en compte tous les besoins, y compris l’impact environnemental et la création d’emplois durables. Ce qui est sûr, c’est que ce projet représentera un investissement considérable pour les deux parties, et le début de la construction est prévu pour 2025, en tenant compte du temps nécessaire pour obtenir les autorisations administratives.
L’objectif est de raviver l’attractivité économique dans le département, en particulier dans le bassin de Villeneuve-Saint-Georges. Cette cité numérique devrait créer de 500 à 600 emplois locaux, et des accords seront signés prochainement en ce sens. Sur les 14 hectares de cette friche, 3 seront réservés à la construction d’une salle de spectacle ou d’un gymnase. La nature exacte du projet reste encore à définir.
Nous avons diverses options en matière de développement immobilier. En Île-de-France, chaque territoire a ses besoins spécifiques, et nos projets émergent des discussions. Actuellement, notre orientation penche davantage vers un projet économique que vers de nouveaux logements, par exemple. Des choix devront être faits, bien sûr. Cependant, le projet devra être en phase avec son époque lorsqu’il sera achevé. Les décisions que nous prenons aujourd’hui, nous les assumerons demain, car nous serons les propriétaires de cet endroit.
Lorsque la transformation de la friche industrielle a été annoncée, de nombreux habitants de Villeneuve-Saint-Georges ont manifesté des réticences, en particulier en ce qui concerne les nuisances que cette nouvelle activité pourrait engendrer. La mairie de la commune voisine, Valenton, semblait également opposée au projet en raison du passage de camions à proximité des habitations de la rue Duranton.
Philippe Arfi, directeur général de Goodman France, estime que la situation est sous contrôle : “Nous analysons tous les impacts que le projet pourrait avoir sur la population locale, en particulier en ce qui concerne les nuisances sonores. C’est un point d’attention majeur, et notre objectif est de minimiser au maximum les conséquences de notre projet sur les habitants de Villeneuve-Saint-Georges.”
Du côté de la mairie, on tient un discours similaire, se félicitant de la réduction du trafic routier, notamment au niveau de la RN 6, un axe de circulation crucial dans la région. En termes environnementaux, 99 % des déchets de ce chantier ont été recyclés. Parmi eux, on compte 1 190 mètres carrés de verre et d’aluminium pour la menuiserie, 136 radiateurs, 20 kilomètres de câbles électriques déposés et dénudés, ainsi que 44 400 tonnes de béton concassé sur place.
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