Décroissance, légère augmentation du taux de chômage, climat de confiance des chefs d’entreprises dégradé… En ce début d’année, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Toulouse Haute-Garonne fait le bilan économique nuancé d’une année 2020 pour les entreprises. 2021 devrait être synonyme de rebond… Excepté pour les celles déjà en difficulté.
« Je souhaite que 2021 soit synonyme de dynamisme, d’optimisme et de nouvelle visibilité pour toutes les entreprises du département. » C’est le vœu de Philippe Robardey, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Toulouse Haute-Garonne (CCIT), pour cette nouvelle année. Car, comme il était attendu, la conjoncture inédite a eu, et aura, des conséquences négative sur le tissu économique local.
D’abord en terme d’emplois. En Haute-Garonne, le chômage a grimpé d’un point en un an, pour un taux à 8,8%, selon les dernières statistiques de l’Insee. Un chiffre qui reste inférieur à ceux affichés pour la région Occitanie (10,2%). Une contraction départementale de 1 400 emplois, « alors que nous en gagnions 13 000 l’année dernière », compare Philippe Robardey. Un constat négatif, mais que le président de la CCIT estime relatif. « Pour l’instant, les destructions d’emplois ont été moins importantes qu’ailleurs. Je dis bien pour l’instant », nuance-t-il.
Car l’analyse de la démographie des entreprises en Haute-Garonne réalisée par la Chambre consulaire, ne présage rien de bon. « Fin 2020, nous recensions 70 900 entreprises dans le département, soit 3,3% de plus qu’au 1er janvier de la même année. Et ces dernières employaient plus de 380 000 salariés », note-t-il. Un bilan qui s’explique notamment par la création de 9 000 nouvelles structures, mais aussi au recul des cessations d’activité : « Nous constatons la baisse de 40% des procédures judiciaires. » L’Urssaf et les Finances publiques ayant reçu des consignes de souplesse en la matière.
Cependant, Philippe Robardey s’attend à un retour de bâton. Car ces procédures ont été mises en attente, retardées, mais elles auront lieu tôt ou tard. « Le risque étant qu’au premier semestre 2021, elles reprennent et que nous observions une recrudescence des actions collectives. Surtout dans les filières de la communication, de l’événementiel, de l’hôtellerie et de la restauration », redoute-t-il. Mais pas que…
La grande majorité des entreprises de Haute-Garonne ont été impactées par la crise sanitaire et économique. La baisse d’activité a été conséquente. Le premier trimestre 2020 augurait pourtant d’une année favorable. Mais les confinements successifs, survenus à la mi-mars et en octobre, ont marqué un coup d’arrêt brutal. « 54% des établissements ont enregistré une chute de leur activité au troisième trimestre. Et plus que 77% des chiffres d’affaires étaient encore maintenus », précise Philippe Robardey.
Des chiffres qui ne doivent pas masquer la grande disparité des situations selon les filières. Certaines ont été particulièrement impactées. Pour ces entreprises, la CCI Toulouse a mis en place une cellule de crise. 25 personnes y ont été affectées pour répondre aux interrogations et aux inquiétudes des 8 200 entreprises haut-garonnaises qui y ont eu recours. « 85% d’entre elles sont composées de moins de 10 salariés et font essentiellement partie du monde de l’hébergement, de la restauration, des services et du commerce », explique le président de la Chambre.
Un accompagnement qui devrait perdurer, « et qui s’ajoute au soutien quotidien de la CCIT aux entreprises du territoire. Malgré les baisses de dotations que nous subissons, nous continuons à être présents car, nous le savons, elles vont encore avoir besoin de soutien », affirme Philippe Robardey. Il fait notamment référence aux perspectives énoncées par la Banque de France, qui prévoit un rebond de la croissance de 7% en 2021, pour un retour à la “normale” à la mi-2022, et une hausse de 2% en 2023, à l’échelle nationale. Ceci dans la mesure où le Covid-19 serait sous contrôle. Mais dans un scénario plus pessimiste, dans lequel la circulation du coronavirus serait active cette année encore, l’institution ne fait état d’une première reprise que courant 2022.
Ainsi, selon Philippe Robardey, si la situation tend à s’améliorer, « il ne faut pas faire l’erreur que font beaucoup de chefs d’entreprise, c’est-à-dire être trop optimiste. Restons prudents ! Attendons d’avoir un peu plus de visibilité quant à l’évolution de l’épidémie ».
Commentaires