SOUTIEN. Le traitement du cancer ne s’arrête pas à la chimiothérapie. En parallèle et en complément, le département de supports de soins de l’Oncopole propose aux patients toute une série d’activités et d’ateliers visant à prendre en charge de manière globale les effets parfois méconnus de la maladie.
«Allez, on respire bien fort, je ne vous entends pas.» S’il ne se déroulait pas dans les locaux de la Ligue contre le Cancer, au sein de l’Oncopole, ce cours de gymnastique ressemblerait à n’importe quel autre. Avec ses bons élèves et certains plus raides. «Il y a trop de parties du corps», souffle en rigolant Corinne alors qu’elle peine à lever la jambe aussi haut que ses camarades.
Cela fait tout juste un mois que le Pôle Sport & Cancer de Toulouse a vu le jour. Christophe Lendormy, éducateur médico-sportif auprès de la Fédération Cami Sport & Cancer, partenaire du dispositif, semble déjà bien connaître ses élèves. Il déambule parmi les cinq vaillantes du jour et corrige les postures. «Grâce à l’entretien d’accueil, je connais les pathologies de chacun. Aujourd’hui, par exemple, j’ai pu bien faire monter les bras avec des gestes amples, ce que d’autres personnes n’auraient pas pu faire.»
Désormais à l’Oncopole, chaque patient peut, dès le début du traitement, bénéficier de deux cours collectifs par semaine pendant 6 à 12 mois avec des tests à intervalles réguliers afin d’en évaluer les effets. Et cela a beau être de la gymnastique adaptée, Christophe n’hésite pas à pousser l’intensité des efforts. «Ce n’est pas de la gym douce, c’est assez rude mais dès l’après-midi, je me sens moins fatiguée. Jamais je n’aurais pu imaginer que cela me procure autant de bien-être aussi rapidement», témoigne Danielle à l’issue de la séance. En plus de diminuer de 50% le risque de récidive du cancer, l’activité physique combat également les effets indésirables des traitements.
«Le pôle Sport & Cancer s’inscrit parfaitement dans la logique du département de soins de support qui existe depuis la création de l’Oncopole et propose un soutien physique, psychologique et social tout au long du parcours de soins», explique le Docteur Nathalie Caunes-Hilary, chef du département en question, le Disspo. Apparus au début des années 2000, les soins de support proposent une approche globale de la personne pour lui assurer une meilleure qualité de vie. Cela va de la prise en compte de la douleur à l’accompagnement de fin de vie en passant par la fatigue, les problèmes nutritionnels, les troubles digestifs et autres difficultés sociales. À l’Oncopole, des sophrologues, des kinésithérapeutes, des orthophonistes ou des diététiciens sont notamment à disposition des patients ainsi que des ateliers d’oncosexologie, ou de socio-esthétique (maquillage, beauté, hygiène…). «Nous proposons aussi un atelier d’éducation thérapeutique totalement inédit à destination des femmes atteintes du cancer du sein. Il s’agit d’un programme de 10 activités pour les aider à prendre en main leur maladie de manière collective», ajoute Alexandre Abgrall, de la communication de l’Oncopole.
En plus des cours de gym, Danielle profite parfois de séances de réflexologie plantaire. En tout, elle fait la route deux à trois fois par semaine depuis Bessières en attendant de reprendre son emploi dans une banque. «Après la fin de ma chimio, j’avais très peur de revenir dans le milieu médical, j’ai mis du temps à me décider et aujourd’hui je ne peux plus m’en passer. Après des mois de traitement, j’ai vraiment l’impression de me réapproprier mon corps». Au vu de l’ambiance régnant à la fin du cours, le groupe a déjà créé des liens. Une vision qui remplit de bonheur l’éducateur «Ils ont un courage formidable. Ce n’est pas tous les jours facile mais quand je vois ça, je sais pourquoi je me lève le matin.»
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