Alors que la très contestée réforme du lycée entre en vigueur dans les classes de première, le rectorat publie les choix d’enseignements de spécialité formulés par les élèves de l’académie de Toulouse. De quoi constater que les anciennes filières ont la vie dure.
Le lycée Stéphane Hessel à Toulouse©INIZAN.VSi les premiers baccalauréats redessinés par le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer ne seront décernés qu’en 2021, les élèves inaugurent dès cette rentrée la réforme du lycée. Une réorganisation qui voit les anciennes filières (S, ES, L) supprimées au profit d’enseignements de spécialité. Parmi les douze options possibles, ceux qui entrent en première doivent en sélectionner trois (deux en terminale), en plus d’un tronc commun remanié.
Destinée à en finir avec un système dans lequel les jeunes ne choisissaient pas leur série en fonction de leur orientation post-bac, mais au regard de leur réputation, la réforme provoque toujours la colère des professeurs. Mise en place complexe, risque d’accroissement des inégalités… les inquiétudes sont vives. Du côté du Snes-FSU, on estime que « contrairement à l’idée d’une réforme basée sur les talents et les envies des lycéens, toutes les combinaisons ne sont pas possibles selon que l’on se trouve en centre-ville, en périphérie ou en zone rurale. »
De fait, « beaucoup d’établissements régulent les choix des élèves et recréent plus ou moins les anciennes séries », poursuit le syndicat.
Une affirmation qui se vérifie dans l’Académie de Toulouse où l’association des trois enseignements de spécialité correspondant à la série S (Mathématiques/ Physique-Chime/ Sciences Vie & Terre) arrive largement en tête des combinaisons demandées. Elle a été plébiscitée par 3 392 lycéens, soit 27 % d’entre eux. La deuxième association (Histoire-Géographie, Géopolitique & Sciences Politiques/ Mathématiques/ Sciences économiques & sociales) n’a, par exemple, été choisie que par 808 jeunes (6,50 %).
Pourtant, selon le rectorat, « les élèves ont pleinement usé de leur liberté pour effectuer des combinaisons inédites de matières ». L’institution met ainsi en avant le fait que 38 % d’entre eux ont fait des choix qu’ils n’auraient pas pu faire auparavant et constate « une diversification des profils avec l’association d’enseignements scientifiques et de sciences humaines ». Autre motif de satisfaction, les nouvelles options comme « Histoire-Géographie, Géopolitique & Sciences Politiques » (30,6 %), « Humanités, littérature et philosophie » (17,6 %), ou encore « Numérique et sciences informatiques » (7,4 %) ont trouvé un public.
Il n’en reste pas moins que, même prises séparément, les trois matières scientifiques qui formaient l’ex-série S trustent les trois premières places des enseignements de spécialité proposés dans l’académie. Concernant les mathématiques, loin devant avec 70 % des demandes, le rectorat assure toutefois que la matière n’est plus sélectionnée « par défaut ».
Enfin, malgré le casse-tête que constitue désormais l’élaboration des emplois du temps pour les chefs d’établissement, tous les lycées publics de l’académie proposent à ce jour au moins les sept disciplines les plus courantes parmi les douze, conformément à la promesse de Jean-Michel Blanquer.
Commentaires