À ce jour, les soignants sont tenus par la loi de s’immuniser contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, l’hépatite B ainsi que la typhoïde pour le personnel des laboratoires d’analyse médicale. Ces obligations étant de nature contractuelles, un salarié ne peut les refuser sans risquer une rupture de son contrat de travail, sauf en cas de contre-indication médicale reconnue par la médecine du travail.
À l’image du docteur Maurice Bensoussan, président de l’Union régionale des professionnels de santé, de nombreux professionnels du secteur aimeraient désormais que l’exigence vaccinale soit étendue à la grippe : « On ne peut pas admettre que des soignants rendent leurs patients malades, ce n’est pas normal », estime-t-il.
Pourtant, le sujet fait encore débat au sein du monde médical. Et ce, depuis plusieurs années. En 2006, les parlementaires avaient inscrit l’obligation pour les soignants de se vacciner contre la grippe dans le Code de santé publique. Avant que quelques mois plus tard, un décret pris par Xavier Bertrand, ministre de la Santé de l’époque, n’interrompe cette mise en œuvre. Le Conseil supérieur d’hygiène publique avait jugé qu’une contrainte vaccinale annuelle risquerait d’altérer l’adhésion des professionnels et pourrait même avoir des effets pervers. L’obligation est donc toujours dans la loi mais suspendue par décret.
Une situation que le docteur Bensoussan, absolument favorable au caractère obligatoire de la vaccination, espère voir évoluer au plus vite au nom de la protection collective. : « C’est non seulement un devoir, mais aussi une mission essentielle pour les soignants qui jouent un rôle incontournable dans la décision de leurs patients de se faire vacciner ou non. Nous devons montrer l’exemple. Il n’y a pas une journée au cabinet de médecine générale sans parler vaccination, que ce soit pour les enfants, la grippe ou les personnes fragiles. »
Aujourd’hui, le ministère de la Santé estime que seulement 25% à 30% des soignants sont vaccinés contre la grippe chaque année.
Dossier : Vaccination : piqûre de rappel
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