Flexibilité. Quatre mois après sa naissance, la nouvelle grande région est encore en phase de restructuration et d’harmonisation de ses services et de ses politiques publiques. Cette période d’adaptation inquiète une partie des personnels.
C’était attendu, la réorganisation des services de la nouvelle grande région s’avère être un chantier de taille. «La période est sensible car tout n’a pas encore été défini», admet Claire Fita, la vice-présidente en charge des finances. Mais l’élue l’affirme : « D’un point de vue technique, le défi a été relevé et nous sommes en place. » Les représentants des personnels, eux, se montrent plus mitigés. Si la CGT se félicite de la méthode de concertation choisie par la présidente Carole Delga, le syndicat estime que cette révolution de la collectivité amène pour l’heure «plus de questions que de réponses». Il demande notamment que cette phase de dialogue «ne se résume pas à une information» et que soient mis à disposition «le temps, le budget et les moyens humains nécessaires». «Chaque agent doit être concerté avant la production des futurs organigrammes, avant la répartition des compétences, avant la redéfinition des missions», réclame ainsi un communiqué.
Afin d’éviter les doublons, nombre des 6700 agents devraient en effet voir leurs affectations évoluer. «Cela se fera avant tout sur la base du volontariat, sans mobilité forcée et en écoutant les souhaits de chacun. Dans tous les cas, avec les nouvelles compétences qui incomberont aux Régions, il y aura du travail pour tout le monde et nous avons choisi d’harmoniser les acquis sociaux par le haut», souligne Claire Fita.
« Cela prend du temps »
Les revendications de la CGT mettent également en lumière la question du calendrier. Bien que la nouvelle collectivité soit officiellement installée depuis le 1er janvier, elle est toujours en phase de restructuration. «Cela prend du temps», concède l’élue, rappelant que les Régions attendent justement la définition de leurs nouvelles compétences. D’ici peu, les choses devraient cependant se décanter. Alors que le directeur général des services et ses adjoints ont rapidement été nommés par Carole Delga, les différents chefs de service le seront prochainement. Le nouvel organigramme devrait ainsi être bouclé fin juin.
En attendant, LRMP se base déjà sur plusieurs certitudes. Comme son partage entre la capitale toulousaine et Montpellier, sans siège défini pour l’administration. D’ailleurs, afin de limiter les frais de déplacement, la visioconférence est déjà monnaie courante de même que l’affrètement d’un bus si nécessaire. «Et entre eux, les élus ont recours au covoiturage», sourit Claire Fita, estimant que «la fusion en tant que telle ne se traduit pas en termes de coût». Au contraire de l’harmonisation des politiques publiques. Un travail en cours, dont les premiers véritables effets ne seront pas visibles avant quelques mois. «Mais 2016 n’est pas une année perdue, en témoigne par exemple le lancement du plan Mashall de 800 millions d’euros pour le BTP», conclut la vice-présidente du conseil régional.
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