FEUILLETON – Depuis août dernier, la salle de concert toulousaine La Dynamo, s’est transformée en bar, afin de limiter les nuisances sonores pour le voisinage, et ainsi pouvoir rester dans son local, rue Amélie (quartier Gabriel Péry). Mais son avenir reste toujours incertain…
Par Kévin Figuier
En mars 2015, le collectif de soutien à La Dynamo avait convié la presse pour la présentation d’un nouveau lieu, dans la rue du Faubourg-Bonnefoy, pouvant accueillir 600 personnes réparties en deux espaces sur une superficie totale de 700 m². Organisée en une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) avec huit associés, il ne manquait plus qu’à rassembler 600 000 euros pour lancer les travaux de rénovation de l’ancien cinéma Le Cinéo dans le quartier de la gare Matabiau. Une promesse de bail avait même été signée mais les fonds nécessaires n’ont jamais été réunis.
Aujourd’hui, l’actuelle salle de La Dynamo, située rue Amélie, est menacée de fermeture avec l’ouverture depuis le mois de mai d’une résidence de tourisme dotée de 80 chambres. La Dynamo « était entourée de bureaux, d’un entrepôt mais sans habitation, ni de lieu de repos », explique Yannick Corbères le dirigeant. Deux options sont posées sur la table, soit La Dynamo trouve un autre lieu, soit des travaux d’isolations sonores doivent être réalisés. Un coût financier qui pouvait conduire l’entreprise de Yannick Corbères à mettre la clé sous la porte. Impensable pour le chef d’entreprise qui a choisi depuis le mois de juin d’arrêter l’activité concert et d’aménager le lieu en bar.
« Nous limitons les nuisances sonores, sauf celles produites par le public qu’on essaie de contenir »
L’établissement dispose d’une « autorisation de nuit » qui permet l’ouverture entre 22h et 4h du matin, trois jours par semaine. De la musique dite « amplifiée » est diffusée dans les enceintes mais elle se fait dans le souci du respect du voisinage et où « le son peut être modulé », assure le dirigeant. « Nous limitons les nuisances sonores, sauf celles produites par le public qu’on essaie de contenir », explique encore Yannick Corbères. Un maitre-chien a été recruté pour « fluidifier » la sortie du public.
Pourtant le volume sonore de La Dynamo semble toujours poser problème. La direction de la résidence de tourisme a sollicité un des services de la mairie de Toulouse pour faire constater avec un appareil de mesure l’intensité du son sur un week-end. Des experts judiciaires ont été saisis et doivent donner leurs conclusions quant au coût final pour les travaux d’insonorisations. Reste à savoir à qui seront imputables ces dépenses. Pour Yannick Corbères, la direction de la résidence de tourisme est « elle aussi une victime » d’un promoteur immobilier qui « n’a pas cherché de solution en amont pendant les travaux ». « C’est une installation un peu militaire et un peu scabreuse de la part d’un promoteur qui a évacué le problème de La Dynamo et se dégage de ses responsabilités auprès des exploitants », poursuit-il. Le dirigeant du bar musical trouve d’ailleurs que l’attitude « éhontée » du promoteur, YMO Development, « provoque deux parties adverses qui auraient pu être partenaires aujourd’hui ».
Après sept années d’existence, le personnel a été remanié et le chiffre d’affaire s’effondre. « Le chiffre d’affaires est passé, en haute saison, de 450 000 euros hors taxes à 300 000 euros », rapporte Yannick Corbères. « Le chef d’entreprise que je suis souhaite que l’entreprise perdure, qu’on puisse payer les salaires. La Dynamo est un local magnifique » ; Si une fermeture était envisagée, cela représenterait « un patrimoine toulousain qui se casserait la gueule », pronostique le dirigeant.
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