L’association de lutte contre la corruption Anticor s’installe à Toulouse. Et ses membres ont déjà repéré des pratiques douteuses sur lesquelles ils travaillent.
corruption ©DR
« D’ici six mois, les premières affaires toulousaines devraient tomber », lance Eric Alt, vice-président d’Anticor. L’association nationale, spécialisée dans la lutte pour l’éthique dans la vie publique et contre la corruption, vient d’annoncer l’ouverture d’une antenne dans la Ville rose. Une tentative d’installation en Haute-Garonne avait déjà eu lieu mais le responsable local n’ayant pas pu dynamiser le groupe suite à des problèmes de santé, aucune action n’a été menée.
Désormais, une quarantaine de personnes se sont manifestées pour prendre la relève et faire en sorte qu’Anticor effectue son travail de veille et de surveillance de la vie publique locale. « Ce sont essentiellement des citoyens indignés par des pratiques politiques et institutionnelles qu’ils ont observé. Ne pouvant agir seuls pour les dénoncer, ils ont choisi de nous rejoindre », explique Eric Alt.
Et Toulouse n’étant pas un îlot de régularité, les bénévoles se sont déjà emparés de quelques dossiers. « Il est plus juste de parler de directions de recherche car leur travail commence à peine. Pour l’instant, ils étudient la crédibilité des informations reçues, échangent leurs connaissances sur les sujets et creusent certaines de leurs intuitions », précise le vice-président. Toujours est-il que certaines pratiques douteuses, voire illégales, ont d’ores et déjà été repérées. D’ailleurs, Eric Alt affirme que si les malversations révélées au niveau national par Anticor restent les plus médiatiques, « la plupart des dossiers sont locaux ».
Au total, les 2 000 bénévoles de l’association, répartis partout en France, ont permis de dénoncer une centaine d’affaires depuis la création de la structure en 2002. Parmi les plus célèbres, celle des sondages de l’Élysée sous le mandat de Nicolas Sarkozy, des étrennes des sénateurs UMP ou, plus récemment, l’affaire Kohler (secrétaire général de l’Élysée). Environ 25 dossiers sont ainsi constitués chaque année par Anticor.
Le parquet de la juridiction concernée peut, par la suite, se saisir de l’affaire, mais parfois, les dossiers sont tellement sensibles que même la justice hésite à s’autosaisir. « Alors, nous nous portons partie civile pour ne pas que les pratiques illégales sur lesquelles nous avons travaillées ne tombent dans l’oubli », lance Eric Alt, comme un avertissement.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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Commentaires
catherine le 07/09/2024 à 21:11
Les pratiques sur lesquelles nous avons travaillé (et non travaillées)
Desmassias le 07/09/2024 à 01:21
Le vont avoir beaucoup de travail dans la Haute Garonne! Bon courage.
RIBERA le 07/09/2024 à 09:45
La matière ne manque pour anticor à Toulouse !!