La tension vient de monter d’un cran sur le chantier de l’A69 dans le Tarn. Alors qu’un militant va entamer une grève de la soif contre ce projet, le campement des opposants à l’autoroute a fait l’objet de dégradations ce vendredi 6 octobre. Les partisans de l’A69 viennent eux de publier une tribune en faveur du projet.
Les actions contre l’A69 se multiplient et la tension monte d’un cran. Pour preuve, le campement des opposants au projet a fait l’objet de dégradations. Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux ce vendredi 6 octobre par Thomas Brail, fondateur du “Groupe National de Surveillance des Arbres” (GNSA), l’on peut ainsi voir des véhicules, des tentes, des tables et des arbres couverts de peinture. D’après lui, ce serait « trois personnes habillées avec des tenues de peinture blanches dans un C15 où la plaque a été camouflée » qui aurait commis ces dégradations.
« Nous les avons vues de là haut et n’avons pas eu le temps de filmer », rapporte Thomas Brail, actuellement en grève de la faim, tout comme 14 autres opposants au projet d’A69. Ce dernier, qui ne s’est pas alimenté depuis plus de 30 jours, a d’ailleurs annoncé qu’il allait entamer une grève de la soif contre l’autoroute ce lundi 9 octobre à 14h. Face à ces dégradations, il estime : « ça se tend puisque les gens ont peur de ne pas avoir cette autoroute écocide. C’est toute la différence entre ceux qui défendent le vivant et ceux qui le bousillent ».
Les partisans de l’autoroute se mobilisent également. 539 entreprises tarnaises « qui se battent pour le maintien de l’emploi dans le dernier territoire isolé d’Occitanie » ont ainsi cosigné une tribune à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du département, nommée “Vivement l’A69”. « Si nous cédons aux menaces et aux chantages d’une minorité ennemie de la libre entreprise, les dommages sur la démocratie et l’économie locale seront irréversibles ! », s’exclament les signataires de cette tribune en faveur de l’autoroute.
Selon eux, l’A69 est « légitime », « la seule solution possible », « n’est plus un projet » et « son volet environnemental est exemplaire ». Les signataires assurent que « la majorité est pour » et que le « développement économique du territoire et la compétitivité des entreprises sont menacés ». « Nous patientons depuis des décennies et trop d’entreprises ont déjà disparu, d’autres se sont installées sur des territoires bien plus attractifs et beaucoup ne sont jamais venues faute d’une liaison routière digne de ce nom avec Toulouse », concluent-ils.
Héloïse Thépaut
Formée à l'ISJT, Héloïse Thépaut est passée par La Tribune et l'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2022.
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