Dans le département du Tarn, plusieurs écoles ayant reçu des pièces commémoratives de 2 euros pour les JO de Paris ont pris la décision de les restituer. Une initiative du gouvernement français qui sème la controverse dans de nombreux établissements scolaires, suscitant interrogations et protestations de la part des enseignants.
Initiative louable ou dépense inutile ? La question divise, et dans le Tarn en particulier, de nombreuses écoles ont décidé de rendre les pièces de 2 euros frappées spécialement pour les Jeux olympiques (JO) 2024 au ministère de l’Éducation nationale. En effet, dès l’annonce de la distribution de celles-ci aux élèves du CP au CM2 pour les sensibiliser à l’événement, les enseignants ont exprimé leur étonnement et leur incompréhension.
Pour certains, cette action s’apparente à un gaspillage de fonds publics, à un moment où le gouvernement envisage des économies budgétaires conséquentes. Outre le coût financier de l’opération, estimé à 16 millions d’euros, les enseignants soulèvent des questions pratiques et éthiques. Comment stocker et distribuer ces colis dans les écoles ? Qui sera responsable en cas de perte ou de vol des pièces ? Pour les plus grosses écoles, il s’agit de plusieurs centaines voire de milliers d’euros en pièces rondes.
« Le ministère envoie ses colis avant même d’avoir réfléchi à la faisabilité de la chose et, avec cette opération de propagande, fait porter aux enseignants une responsabilité qu’ils ne doivent pas et ne peuvent pas assumer », souligne la FSU SNUIPP 81 qui estime que de nombreuses écoles du département ont décidé de ne pas distribuer ces pièces et ont même l’intention de les retourner au ministère de l’Éducation nationale. Plusieurs établissements scolaires, comme le rapporte Actu Occitanie, s’élèvent en effet contre ces colis, à l’instar de l’école de Cambon et celle de Mazicou à Albi.
En protestation, la FSU SNUIPP 81 appelle à une mobilisation ce mercredi 24 avril, avec des rassemblements devant les locaux de l’Inspection de l’Éducation nationale de Castres et Mazamet, ainsi que devant la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) à Albi. « Refusons collectivement et massivement cette propagande gouvernementale qui a coûté 16 millions d’euros au moment où ce même gouvernement annonce 10 milliards d’économie sur le budget de l’État, dont 700 millions pour l’Éducation nationale », dénonce le syndicat d’enseignants.
Lou-Anne Strasfogel
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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