Suite à l’annonce de l’ouverture d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) à Réalmont, les opposants au projet avaient organisé une manifestation ce samedi 3 juin. Mais celle-ci vient d’être interdite par le préfet, au vu des réactions xénophobes que suscite le rassemblement.
Depuis l’annonce de l’arrivée d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile (le 4e Cada dans le département), qui devraient accompagner une cinquantaine de personnes, le petit village de Réalmont dans le Tarn est en proie à de vives tensions. Le Rassemblement national a notamment imprimé et distribué plus de 2 000 tracts aux habitants, tandis que Les Républicains, par la voix de leur président tarnais Bernard Carayon, prévenaient les riverains qu’ils allaient « désormais connaître la vie des banlieues ». Les opposants au nouveau Cada ont même lancé un appel à manifestation ce samedi 3 juin, et déposé une déclaration en ce sens à la mairie de Réalmont.
Mais devant les réactions et les propos xénophobes qu’a suscités ce rassemblement, le préfet du Tarn, François-Xavier Lauch, est intervenu pour l’interdire. « La participation de groupes d’ultra droite qui appellent à manifester, et l’appel à une contre-manifestation, peuvent laisser craindre des affrontements ainsi que des dégradations de biens publics et privés. En raison du fort risque de trouble à l’ordre public existant, le Préfet a décidé d’interdire cette manifestation par un arrêté du 1er juin 2023 », précise la préfecture.
Cependant, au regard du climat délétère que le préfet a constaté, il a décidé, il y a une semaine, d’organiser une réunion de concertation ce vendredi 2 juin en présence des élus locaux et des parlementaires du Tarn « pour échanger en responsabilité sur le projet et faire émerger collectivement une solution acceptable pour tous ». De son côté, François-Xavier Lauch réaffirme sa volonté d’ouvrir ces 50 places supplémentaires dans le département.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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