Montauban interdit les deux-roues dans son hypercentre, au grand dam des cyclistes. La municipalité invoque la sécurité des piétons, tandis que l’association Monta’Vélo 82 dénonce une mesure dangereuse et injuste.
La circulation des vélos, trottinettes et autres engins à deux-roues est désormais interdite dans l’hypercentre de Montauban, dans le Tarn-et-Garonne, annonce la municipalité ce mercredi 6 mars. Une annonce qui suscite l’opposition de l’association Monta’Vélo 82, qui appelle au retrait de l’arrêté municipal.
« Des infractions ont été constatées » et « des accidents corporels ont récemment eu lieu », déplore la Mairie de Montauban dans un communiqué. La collectivité avance une nécessité de sécuriser l’hypercentre et souhaite « inciter les cyclistes, utilisateurs de trottinettes et autres engins à deux-roues, à mettre un pied-à-terre lorsqu’ils pénètrent dans la zone piétonne du centre ».
« Il est indispensable d’encourager les usagers à adopter un comportement adapté à leur moyen de circulation et de veiller à l’application du code de la route », estiment Brigitte Barèges, maire de Montauban, et Laurent Lapègue, directeur de la Police municipale. « Aujourd’hui, des usagers empruntent par exemple des trottoirs ou rues piétonnes à des vitesses malheureusement trop excessives, ce qui engendre des problèmes de sécurité chez les utilisateurs les plus vulnérables, comme les enfants ou les personnes âgées. »
La zone piétonne “pied-à-terre” concerne le périmètre de l’hypercentre, dont l’accès est limité par des bornes, ainsi que les trottoirs des allées Mortarieu et Empereur, sans oublier l’Esplanade des Fontaines.
Monta’Vélo 82, représentante des intérêts des cyclistes, conteste vivement cette mesure. Elle estime dans un communiqué que la mesure « va entraîner une mise en danger de nombreux cyclistes, en les forçant à utiliser des itinéraires avec un fort trafic motorisé et sans aménagement ».
« D’après le code de la route, les cycles sont autorisés à circuler en zone piétonne à la vitesse du pas (environ 6 km/h) », écrit l’association. « Si des excès de vitesse sont constatés, ils doivent être sanctionnés, mais l’interdiction générale de la circulation n’est pas une bonne solution, car elle impacte l’ensemble des cyclistes, respectueux ou non du code de la route. »
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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