En 2028, une Halle des mobilités va voir le jour derrière la gare Matabiau de Toulouse, de l’autre côté des voies ferrées. Ce “tiers-lieu” sera le pivot du futur pôle d’échanges multimodal Marengo. Les détails.
La “Tour d’Argent”, qui abritait la direction régionale de la SNCF, ne sera bientôt plus. Elle va en effet être détruite pour laisser place à la Halle des mobilités. Cette infrastructure, d’une surface de 4 400 m2, a été imaginée pour faire face à la fréquentation grandissante de la gare Matabiau. Si aujourd’hui, cette dernière accueille 50 000 voyageurs par jour, leur nombre passera à 150 000 dans moins de dix ans avec la mise en service de la ligne C du métro fin 2028 et l’arrivée de la LGV Toulouse-Bordeaux à horizon 2032.
« Nous allons avoir une progression de fréquentation majeure sur les transports. C’est pourquoi nous avons souhaité une reconfiguration complète de la gare Matabiau en la dotant d’une double-entrée », annonce Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie. Ainsi, les voyageurs pourront toujours entrer par le bâtiment historique de la gare de Toulouse, mais auront également la possibilité de rejoindre les rails par la future Halle des mobilités, située de l’autre côté des voies ferrées. « Ce sera un monument important pour la ville et la Région », souligne Carole Delga.
En effet, plus qu’une seconde entrée de la gare Matabiau, elle sera le pivot du futur pôle d’échanges multimodal Marengo. Elle fera ainsi le lien entre le ferroviaire, la gare routière de Toulouse, les lignes de métro A et C, la station de bus Marengo et sera également dotée d’une vélostation de 1 600 m2 comportant 1 000 places. « Cette halle des transports est un projet exemplaire. Elle va relier et solidariser l’ensemble des modes de transports décarbonés et alternatifs à la voiture individuelle », appuie Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole.
L’objectif : faciliter les déplacements du quotidien. « Si l’on veut que nos concitoyens empruntent davantage ces transports alternatifs, nous devons développer l’offre et l’infrastructure », déclare Jean-Luc Moudenc qui estime qu’avec la Halle des mobilités, le futur quartier Grand Matabiau quais d’Oc, actuellement en pleine construction, sera « le quartier d’Occitanie le mieux desservi par les modes de déplacements alternatifs à la voiture ». Ce que Carole Delga ne nie pas.
Toutefois, la Halle des mobilités se veut être plus qu’un lieu de passage. Pensée comme un “tiers-lieu”, elle accueillera ainsi des services, de la restauration, des commerces et sera complétée par 6 360 m2 de bureaux régionaux sur sept niveaux qui hébergeront notamment la Maison du Climat d’Occitanie. « Cela va être un bâtiment complet », assure la présidente de la Région Occitanie qui a financé majoritairement cette halle d’un coût de 65 millions d’euros.
La collectivité a effectivement mobilisé 61 millions d’euros et Toulouse Métropole les 4 millions d’euros restants. Par ailleurs, l’Etat a apporté une subvention de 1,2 millions d’euros dans le cadre d’un appel à projets sur les pôles d’échanges multimodaux. La Halle des mobilités, qui doit voir le jour fin 2028, a été imaginée par le groupement organisé autour de l’agence danoise BIG et de l’agence montpelliéraine A+Architecture, lauréats du concours international lancés en janvier 2023 par la Région. « Nous avons là une proposition qui coche toutes les cases », juge Carole Delga.
Et cela n’a pas été chose évidente pour le groupement qui a dû composer avec « pleins de contraintes ». « Le site où va se trouver la halle a une forme de trapèze distordu. Ce qui n’est déjà pas simple comme forme. Le bâtiment est également complexe puisqu’il doit regrouper des bureaux, une vélostation et faire le lien avec la gare. Il doit aussi être bien intégré dans son environnement », note Jakob Sand, architecte à l’agence BIG. Pour répondre à ces contraintes, l’agence a imaginé un toit incliné, installé sur des arches en bois, pour faire la part belle à la lumière et aux matériaux bruts.
Ce toit, d’une hauteur de six mètres à l’entrée et de 30 mètres de l’autre côté pour que la halle « soit à taille humaine », sera constitué en partie de panneaux photovoltaïques… de couleur rouge en clin d’œil aux briques toulousaines. « La Ville rose a été une grande source d’inspiration », indique Jakob Sand. Pour preuve, le toit, divisé en trois parties, formera la silhouette d’un Concorde, si on le regarde depuis Marengo.
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