Après le renouvellement de l’arrêté municipal concernant la Tranquillité Publique, l’association Entraide SDF dénonce l’exclusion des sans-abris hors du centre-ville de Montpellier.
« Nous faisons l’hypothèse que vous ciblez, sans vraiment l’écrire, des personnes en situation de rue, dans les secteurs où ces dernières effectuent leur manche. » C’est par ces mots que l’association Entraide SDF interpelle la mairie de Montpellier dans une lettre ouverte. Une publication sur Facebook qui fait suite au renouvellement de l’arrêté de Tranquillité Publique n° VAR2023-0067 ce samedi 20 avril.
L’article 2 de cet arrêté vise à réglementer les regroupements de personnes et d’animaux domestiques sur les voies publiques, de 8h à 3h du matin. Entre autres, cet arrêté interdit les « occupations abusives ou prolongées des rues et autres dépendances domaniales », qu’elles soient « accompagnées ou non de sollicitations, ou de quêtes à l’égard des passants ». L’arrêté précise que ces interdictions concernent 6 secteurs du centre-ville de Montpellier, dont les quartiers de l’Écusson, les Beaux-Arts, Antigone, Jacques Cœur ou encore Celleneuve, Lemasson et Près d’Arènes.
Dans cette lettre adressée à Michael Delafosse, maire socialiste de Montpellier depuis 2020, l’association appelle à l’amélioration de l’aide aux logements pour les personnes en situation précaire : « Si la mendicité découle de la précarité, pourquoi plutôt ne pas accompagner, soutenir et loger ? Plutôt que d’interdire. (…) Dissimuler le symptôme derrière un arrêté, c’est avouer l’échec des politiques sociales, c’est assumer et perpétuer la violence symbolique faite quotidiennement aux plus vulnérables », écrit-elle.
Interrogés par France Bleu Hérault, des sans-abris confirment l’augmentation des contrôles de police à Montpellier : « On m’a jeté mes affaires, on m’a détruit ma tente plus d’une fois. Personnellement, je ne me sens pas être une pollution visuelle. Je suis un être humain comme les autres », confie l’un d’entre eux. Un augmentation démentie par l’adjoint à la sécurité de la Ville de Montpellier, Sébastien Côte, toujours auprès de France Bleu.
Fanny Sauveplane
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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