La Région Occitanie, le Département de Haute-Garonne et Toulouse Métropole portent officiellement la candidature de Toulouse à un service express régional métropolitain (SERM), dont le RER fait partie. Les trois collectivités demandent également, d’une seule voix, un engagement financier fort de la part de l’État.
« Il est urgent de renforcer l’action des pouvoirs publics face à la congestion routière de la métropole toulousaine et à ses conséquences en matière de pollution et de qualité de vie ! » C’est en ces termes que la Région Occitanie, le Département de Haute-Garonne et Toulouse Métropole ont annoncé la candidature de Toulouse à un service express régional métropolitain (SERM) ce mercredi 24 janvier, lors des “Premières Rencontres Mobilités urbaines et territoires”. Si le projet englobe une offre de métros, de bus Tisséo, de cars express à haut niveau de services et des réseaux cyclables, il comprend surtout le renforcement de la desserte ferroviaire, avec notamment la mise en place du RER Toulousain.
Ainsi, d’ici 2032, le SERM permettra de renforcer les dessertes ferroviaires en augmentant la fréquence des trains à 10 minutes aux heures de pointe, en élargissant leur amplitude horaire de 5h à 23h et en créant de nouvelles haltes sur les lignes existantes. De même, le projet facilitera les déplacements en autocars en multipliant leurs passages, en prolongeant et en créant des secteurs en site propre et en déployant une nouvelle offre de cars à haut niveau de service (haute fréquence et ponctualité). Enfin, le SERM aura pour objectif d’améliorer la multimodalité : par le développement du covoiturage, des lignes de cars liO et du Réseau express vélo (REV), les usagers se trouvant hors desserte Tisséo, pourront rallier le réseau ferroviaire et ainsi réaliser leurs déplacements du quotidien en mode décarboné.
Mais au regard des dernières études, « il s’agit-là d’un projet estimé à plus de 15 milliards d’euros pour la totalité des SERM de France », rappelle Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole. Un montant que détaille Carole Delga, présidente de la Région Occitanie : « Il faudra 4 milliards d’euros pour les infrastructures et 10 millions par an pour assurer le fonctionnement du seul RER Toulousain ». Un coût que les collectivités affirment ne pas pouvoir assumer. Elles en appellent donc à un investissement massif de l’État. D’autant que « l’Occitanie est toujours la région la moins bien dotée de France, et ce depuis plusieurs années », affirme l’élue.
« L’État a décidé d’impulser cette démarche des SERM, il en a même fait une loi, donc il serait logique qu’il soit locomotive du financement », analyse Jean-Luc Moudenc. Pourtant, à ce jour, le gouvernement n’a annoncé qu’une enveloppe provisoire de 767 millions d’euros pour tous les SERM du pays. « J’espère qu’il ne s’agit-là que d’un fonds d’amorçage, parce que sinon, nous sommes loin du compte », déplore Carole Delga. D’où « l’absolue nécessité de demander au gouvernement de donner la priorité à ces projets. Et en particulier celui de Toulouse, qui s’avère être le plus grand de France », lance-t-elle.
« Qu’au moins, l’État nous permette d’acquérir de nouvelles recettes en déplafonnant le versement mobilité », explique Sébastien Vincini, président du Département de Haute-Garonne. En effet, cette taxe due par les entreprises et destinée à financer les transports en commun est plafonnée à 2% en province. « Le rehaussement du taux de cet impôt à 2,95% permettrait de générer 140 millions d’euros par an, et donnerait ainsi de l’air au projet de RER métropolitain, et même à celui de la 3e ligne de métro à Toulouse qui fait partie de la vision générale de la mobilité locale », précise-t-il. Une mesure que Jean-Luc Moudenc appelle d’ailleurs de ses vœux depuis longtemps, et pour laquelle les députés La France Insoumise (LFI) vont déposer un projet de loi à l’Assemblée nationale.
Ainsi, si la déclaration d’intention auprès du gouvernement en faveur du SERM est formulée ce jour, et sera déposée officiellement en mars, le financement du projet est encore loin d’être finalisé. La Région, comme le Département et la Métropole de Toulouse attendent de prendre connaissance du montant définitif de l’enveloppe de l’État, qui devrait tomber d’ici le mois de juin, à la conférence nationale de financement des SERM, pour déposer une première proposition conjointe de dossier de candidature en fin d’année 2024.
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