Depuis deux ans, le collectif Natures Pradettes travaille sur un projet d’installation d’une ferme urbaine dans le quartier des Pradettes, sur la friche de Bordeblanche. Mais la Mairie de Toulouse vient de leur opposer une fin de non-recevoir. Pour Jean-Luc Moudenc, le projet ne dispose pas d’un plan de financement permettant d’assurer sa viabilité et ne couvre pas le manque à gagner de l’opération immobilière initialement prévue sur ce terrain. Un argument que les associations écologistes de Toulouse ne peuvent entendre. Le Journal Toulousain leur donne la parole.
Nous avons pris connaissance de l’avis négatif formulé par cinq des adjoints à la mairie de Toulouse au projet de ferme urbaine porté par le collectif N.A.T.U.R.E.S. Pradettes, sur la friche de Bordeblanche. Il y a près de deux ans nous interpellions déjà la municipalité sur le sujet, et sa réponse était qu’il fallait un projet viable et financé. Dix-huit mois plus tard, alors que le collectif N.A.T.U.R.E.S. Pradettes a présenté un projet soutenu par les citoyens du quartier, monté en collaboration avec les services de la Métropole, soutenu par la Région et par la Commission Européenne, Jean-Luc Moudenc continue de refuser de le considérer comme une option viable. Nous sommes sincèrement choqués du mépris dont les adjoints ont fait preuve à l’égard de la qualité du travail fourni, aussi bien par les collectifs citoyens que par les institutions et les organismes professionnels qui ont accompagné et soutenu la réalisation de ce dossier.
Nous demandons donc au maire de Toulouse un ré-examen sérieux et non discriminant du dossier présentant le projet d’oasis agro-urbaine des Pradettes. Ce qui ne semble pas avoir été fait par les élus en charge de la question.
Le dernier rapport du GIEC nous alerte encore une fois sur l’urgence d’agir. La Mairie dispose là d’un projet clé en main et plébiscité par un quartier. Qui permet à la fois de créer un îlot de fraîcheur dans une zone de forte densité urbaine, et qui, rentre dans les objectifs de lutte contre l’artificialisation des terres (devenu un cadre obligatoire) et permet d’œuvrer à l’autonomie alimentaire de la ville. Comment expliquer ce refus qui va à contresens de ce qu’il faudrait mettre en œuvre à l’échelle de la métropole ?
Quelle conception de l’intérêt commun a Jean-Luc Moudenc quand, s’agissant d’un terrain municipal il met dos à dos un promoteur immobilier prêt à verser 3,8 millions d’euros et un collectif citoyen demandant la mise à disposition du foncier (public !) pour du maraîchage ? La proposition d’une phase pilote de 3 ans pour confirmer la viabilité économique faite par le collectif est raisonnable, et il nous semble que c’est une conception terrible du bien commun que de demander à des citoyens de racheter des terrains publics afin d’avoir le droit d’en disposer. Le chantage conditionnant la réalisation des équipements publics qui font cruellement défaut aux Pradettes à la vente d’un terrain de ce même quartier est tout aussi scandaleux et inacceptable ! Depuis quand un quartier doit autofinancer ses équipements publics ?
Face à ces problématiques, ainsi qu’à la mobilisation, et au grand intérêt que nous portons toutes et tous à ce projet, nous espérons que Jean-Luc Moudenc saura ré-ouvrir la voie du dialogue et de la raison.
Alternatiba Toulouse, Amis de la Terre Midi-Pyrénées, Green My City, Non au gratte-ciel de Toulouse, 60 Millions de Piétons 31, Axe Vert de La Ramée, CIVAM 31, FNE Midi Pyrénées,
Confédération Paysanne 31, ATTAC Toulouse, Cocagne Alimen’Terre, CROSI Occitanie, Artisans du Monde Toulouse, La Chouette Coop, Plaisance pour le Climat, Atécopol, Basso Com’Potes,
Youth for Climate, Le 100e Singe, Pétanielle, Cugnaux en Transition, LDH 31, AMAP réseau Midi Pyrénées, Copernic 31, Collectif Anti-OGM 31, Jardiniers de Tournefeuille.
Commentaires
Généreux le 17/01/2025 à 13:17
La mairie n'hésite pas à acheter un terrain de 1700m2 pour embellir Matabiau, alors qu'elle demande aux habitants des Pradettes de racheter un terrain municipal pour en faire une ferme urbaine...