Victorieux du concours Ma solution pour le Climat et labellisé Ambassadeur du Climat par la Commission européenne, le projet de ferme urbaine des Pradettes a été refusé par la mairie de Toulouse.
Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, a tranché. La dernière friche des Pradettes accueillera bien les 375 logements prévus par la majorité municipale et non, comme le souhaitait un collectif de riverains, une ferme urbaine de 10 000 mètres carrés. En effet, ce projet d’oasis agro-urbain défendu par l’association Natures – Pradettes et labellisé Ambassadeur du Climat par la Commission européenne a été rejeté, ce vendredi 15 avril, par la mairie de Toulouse. « Une bonne nouvelle pour les milliers de Toulousains qui attendent un logement », s’était d’ailleurs félicité Jean-Luc Moudenc, par anticipation, lors du dernier conseil municipal.
En effet, le maire de Toulouse avait laissé jusqu’au 8 avril dernier à l’association Natures – Pradettes pour monter un dossier et défendre son projet face à la collectivité. Affichant une certaine réticence, celui-ci avait conditionné la faisabilité de ce projet environnemental alternatif à des garanties économiques solides. La future ferme urbaine devant, a minima, compenser les pertes de recettes consécutives à l’abandon du projet immobilier. Un point sur lequel les services de la ville n’ont finalement pas considéré avoir obtenu des garanties suffisantes.
« En l’état, cette installation entraînerait une importante perte de recettes (3,8 millions d’euros), pour un déficit global de l’opération de 13,1 millions d’euros, dans le bilan du programme d’aménagement du quartier Bordeblanche. Sans ces recettes, la collectivité n’est plus en capacité de financer la construction des équipements publics à venir, ni la réalisation des voiries et infrastructures de desserte restant à aménager dans le quartier », s’est expliqué la Mairie de Toulouse qui affirme également avoir proposé, sans succès, un autre terrain au collectif.
De son côté, l’association Natures – Pradettes, qui a été informée de ce refus par courrier, n’a pas souhaité commenter, pour le moment, le détail des motifs avancé par la mairie de Toulouse mais regrette que l’étude du dossier n’ait pas été « sérieuse et sincère ».
Un reproche malvenu pour la collectivité qui rappelle s’être engagé à retirer son programme immobilier si les conditions requises avaient été remplies. « Nous avons accordé un délai de 18 mois aux porteurs de projet, pendant lequel les projets de logement ont été suspendus, afin qu’ils présentent un dossier concret et consolidé. Ce délai s’est achevé le 1er avril sans projet viable et totalement financé (investissement et fonctionnement) ni de fermier identifié pour faire fonctionner cette ferme urbaine », souligne la ville de Toulouse qui décide donc, finalement, d’enterrer le projet.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires